Après avoir passé un été sous une canicule désertique, pourquoi ne pas se pencher à nouveau sur ce « Feast of wire », que Joey Burns et John Convertino auront mis un peu plus de temps à dégainer. Depuis « Hot rail », sorti en 2000, il aura fallu user d?un flegme eastwoodien pour attendre […]
Après avoir passé un été sous une canicule désertique, pourquoi ne pas se pencher à nouveau sur ce « Feast of wire », que Joey Burns et John Convertino auront mis un peu plus de temps à dégainer. Depuis « Hot rail », sorti en 2000, il aura fallu user d?un flegme eastwoodien pour attendre que nos deux cow-boys sortent enfin de l?ombre. C?est armés jusqu?aux dents qu?ils nous sont réapparus.
« Feast of wire » regorge en effet de pépites en tous genres et s?impose comme leur meilleur album à ce jour. Cadence nonchalante ou chevauchée haletante, vision panoramique ou plan serré, la musique du duo de Tucson est toujours aussi riche en vignettes cinématographiques, variées et nostalgiques. Cette fois-ci, le groupe a pris le parti de ne pas mélanger les morceaux chantés et les titres expérimentaux, à quelques exceptions près. Pendant toute la première partie de l?épopée, on retrouve donc la facette « pop » de Calexico. Les Américains démontrent qu?ils ont réalisé dans ce domaine d?énormes progrès. Les arrangements si évocateurs savent se faire discrets s?il le faut, le jeu de batterie est plus que jamais inventif et la voix parvient à approcher de délicieuses nuances soul tout à fait inédites. On atteint la perfection sur ce « Quattro » tout en groove mélancolique, sur ce « Sunken waltz » chaloupé ou sur l?impressionnant « Black heart » et ses déraillements de cordes qu?on dirait empruntés aux Tindersticks.
Le périple se poursuit ensuite dans des territoires moins connus. Soucieux de se réinventer, Burns et Convertino ont cherché à épicer un peu plus encore leur palette sonore et visuelle en explorant des rythmes électro, jazz ou franchement latino. Plus dépouillés et exigeants, ces courts-métrages sont tout aussi captivants. Enfin, loin de jouer le rôle de simples figurantes, les trois reprises livrées en guise de bonus tracks sont à tomber !
Une fois de plus, Joey et John ont donc triomphé à l?issue d?un duel épique et passionnant. Après avoir si bien fait parler la poudre, on se demande ce que ces deux lascars pourront bien nous réserver la prochaine fois qu?on les croisera sur notre route. C?est avec une patience non contenue qu?il va désormais falloir attendre le prochain épisode des aventures de Calexico.
- Publication 1 156 vues25 novembre 2003
- Tags CalexicoCity Slang
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