"> Chicken Diamond - The Night Has A Thousand Eyes - Indiepoprock

The Night Has A Thousand Eyes


Un album de sorti en chez .

7

Gros raw blues bien viril mais avant tout rock'n'roll brûlant et possédé.

Le soliste de l’Est nous revient cette année après un « My Name Is Charles ‘chicken’ Diamond » pour le moins remarqué pour son jusqu’au-boutisme garage blues des plus virulents. Sont-ce les prémices de la sagesse qui ont présidé à la conception de ce nouvel opus? Nous en doutons, mais force est de constater que la violence omniprésente du prédécesseur fait grand-place ici à des rythmiques plus lancinantes, plus proches d’un certain envoûtement. Ce goût pour ce type d’ambiances est souvent mis en avant dans les clips de monsieur, dans lesquelles ont perçoit le goût pour les séries Z, magie noire, etc…

Bien souvent un rythme plus posé, des compositions plus complexes ont tendance à mettre en lumière les trous béants dans les talents de compositions de nombre d’enfants du punk. Il n’en est rien ici. D’un autre côté on ne peut pas non plus parler d’un reniement total de son passif, la voix principalement reste clairement campée dans ces us poussant les cordes vocales au martyr. Aussi quelques titres maintiennent le tempo survolté, tels que la reprise de Ghost On The Highway, gonflée aux hormones, en hommage à l’influence si peu reconnue du génie du Gun Club sur le rock alternatif post 80. Could Have Done So Much Better et ses 6 minutes d’ambiances mouvantes quant à lui synthétisera ses désirs de compositeurs, entre blues libidinal, rage vocale, puissance heavy, le tout sous le joug du charmeur de serpent, ne relâchant jamais son emprise hypnotique. De l’album s’était déjà extrait l’annonciateur titre Slow Wave Sleep ouvertement enjôleur, au rythme moite emprunt d’une démarche clairement psychédélique. Enfin, participant à la dichotomie constante de l’album, entre hypnose et coup de poing, Speed Demon est le titre phare de l’album sur le plan de l’urgence, de l’efficacité, du punk blues dans la plus pure veine.

Chicken Diamond évolue sans se renier, s’appuie sur ses rythmiques martiales de one man band pour décocher autant d’uppercuts qu’il délivre des versets chamaniques. L’homme charme tel le diable peut s’habiller des plus beaux apparats pour vous amener à l’irrémédiable, avec un consentement qui confine à la jouissance. En conclusion, « The Night Has A Thousand Eyes » est un magnifique exemple de ce que les digressions du blues peuvent encore apporter à la musique de nos jours, et en même temps qu’un test d’endurance de vos enceintes…

PS: Mention spéciale au superbe artwork qui accompagne le disque, l’oeuvre de Pauline Teel et Romain Slim Mitch.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Could Have Done So Much Better.

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