Cigarettes After Sex

Ce mois de juillet voit débarquer le troisième album d'une des figures de proue de la dream pop, Cigarettes After Sex.

Nous retrouvons le groupe de Greg Gonzalez pour un 3è épisode discographique, preuve que notre homme, entouré de ses comparses, s’est inscrit dans la durée, en dépit d’une propension à proposer des variations sur le même thème. On connaît la formule Cigarettes After, utilisée cette fois-ci pour dresser l’inventaire des déceptions amoureuses de leur leader : tempo hyper lent, voix douce et androgyne, arpèges de guitare cristallins, et jamais le moindre débordement. Il n’y a aucune rupture dans l’intensité, on plane du début à la fin de chaque morceau. Cette musique a un charme certain, même si cela relève d’une formule sans surprises ou presque et n’évite pas la redondance. Ils ont une recette et elle fonctionne.

Si vous aimez les productions propres et léchées, cet album vous plaira. Greg Gonsalez tient le gouvernail, il ne dévie pas, ne part jamais dans une autre direction. Chaque chanson se déroule de manière imperturbable, calmement, tranquillement. Alors on peut trouver que cela manque de vie, mais cet album s’écoute, et est à classer entre séance de relaxation et cours de yoga.

Inéluctablement se pose toutefois la question du renouvellement. Car on peut manquer de patience et espérer, sinon une évolution, du moins une inflexion. Il n’en est rien, mais si on se laisse prendre dans les filets du groupe, on dira que l’album tient son rang à côté des précédents, que le charme opère toujours. Tant que le public ne se lasse pas, cela va marcher. Et, pour avoir assisté à un de leurs concerts, on a pu constater que le public est là pour un moment de béatitude. Pour aimer cet album, il faut être dans une disposition d’esprit propre à accepter ce que le groupe nous propose et à se livrer à son écoute en toute sérénité. Les autres iront sans doute voir ailleurs assez rapidement.