"> Dan Mangan + Blacksmith - Club Meds - Indiepoprock

Club Meds


Un album de sorti en chez .

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Quatrième album pour le canadien Dan Mangan, le premier accompagné du trio de musiciens Blacksmith. Le résultat n'en est que probant...

Nourri depuis sa tendre enfance aux galettes du Fab Four ou de Nick Drake, Dan Mangan a jusqu’ici puisé dans ces anthologiques recettes pour édifier son entreprise discographique, généralement garnie d’un folk au double enrobage poésie/pop, saupoudré ça et là d’agréments country, voire, d’un rock décalquant grossièrement les frappes syncopées de ses demi-compatriotes Arcade Fire (Pour exemples, les morceaux Post-War Blues et Rows Of Houses sur son dernier album solo en date « Oh Fortune »…).

Sans démesurément crier au grand génie, le Canadien a semble-t-il toujours voulu varier les plaisirs audibles populaires et raffinés, quitte à s’être parfois demandé, nous autres auditeurs, si cet artiste pouvait être en mesure de franchir les barrières de l’underground et récolter à juste titre quelques miettes de grilles radiophoniques.

Si sur ses propres terres, sa cote de popularité a grappillé du terrain (NDLR: il a été nommé plusieurs fois aux Juno Awards et Polaris Music Prize), il manque cruellement à Dan Mangan l’album incontournable qui lui ouvrirait enfin les portes d’une reconnaissance abondante, une oeuvre majeure dont on déploierait les attraits au-delà d’un simple chuchotement et duquel le plaisir d’y replonger serait intacte, quelque en soient les desseins.

Accompagné pour l’occasion (et pour la première fois) du trio Blacksmith, cette nouvelle livraison constitue clairement un tournant dans la carrière du songwriter canadien. Désormais exécutées à huit mains, les mélodies gagnent en volume et relèvent d’un travail de composition plus acéré, balayant en conséquence le registre émotionnel vers des lueurs sombres et incertaines comme rarement décelées sur les signatures du songwriter. Les morceaux Kitsch, War Spoils ou New Skies en sont les dignes illustrations, puisant dans leurs notes orageuses une délicate sensation d’oppression où règnent, envers et contre tout, un esthétisme et une clairvoyance d’exécution à ne renier aucunement.

Sur des pistes où la légèreté paraît plus efficiente (Mouthpiece, A Doll’s House Pavlovia, Forgetery…), l’adjonction de cuivres ou de violons, de percussions autoritaires, de refrains cacophoniques ou encore de phrasés rageurs ne laissent jamais faiblir cette tendance à la noirceur modérée, nuancée cependant par des lignes sémillantes de guitare rendant, en arrière-plan, les pistes moins pentues (à l’instar de l’introductif Offred, où le final desserre l’étau anxiogène des premières minutes par d’allègres notes empruntées au flamenco…).

Ajouté à cela, Dan Mangan s’affaire à mettre en oeuvre l’essence de ses préceptes soyeux (XVI, Club Meds, Pretty Good Joke), en plus d’un unique titre charnière aux allures de single implacable (Vessel). A terme, l’ensemble demeure sans conteste possible comme son oeuvre la plus maîtrisée à ce jour, dont l’envergure est amplifiée par le renfort instrumental et l’approche enténébrée des trois hôtes de Blacksmith. Un disque à cent lieues d’être culte, mais assurément des plus honorables…

 

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Tracklist

  1. Offred
  2. Vessel
  3. Mouthpiece
  4. A Doll's House / Pavlovia
  5. Kitsch
  6. XVI
  7. War Spoils
  8. Forgetery
  9. Club Meds
  10. Pretty Good Joke
  11. New Skies

La disco de Dan Mangan Blacksmith