Dickybird

Produit par Steve Albini et masterisé au mythique studio londonien Abbey Road, ce nouvel album de Dickybird a de quoi surprendre. Ce trio havrais suit les voies d?un rock plutôt noisy très 90?s à la limite du Riot Grrrl dans la lignée des Hole, L7 ou les mésestimés Sweet 75 (groupe éphémère de Krist Novoselic, […]

Le groupe développe une musique violente, sombre et parfois lourde qui n?exclue en aucun cas des moments plus popisant. Le propos n?est jamais à la concession, c?est brut de décoffrage, sans fioriture, ça crie, ça cogne, ça larsène, mais c?est comme ça que c?est bon. Parfois plus extrême comme un Babes in Toyland (?Testing my mind?), parfois plus surprenant avec un couplet blues (?Hurt?). Mais cette diversité est sans doute insuffisamment inexploitée.

Les textes en anglais abordent un certain cauchemar médical : les trois semaines de coma qu?a connu Doris (chanteuse-guitariste) il y a un an à peine. Une exception, le très sonic-youthien ?Enculé?, petit message aux majors et gros indés qui n?imaginent pas sortir un album de Français qui ne serait pas chanter en français ! Doris elle explose : « T?en voulais, en v?la. Du français, pour toi? Enculé ! ».

Avec le temps les sales gosses du Havre sont devenus grands mais pas prêts à s?embourgeoiser, ils poursuivent leur contestation sur les pentes abruptes d?un rock sauvage. Intransigeants !