"> Elvis Perkins - Ash Wednesday - Indiepoprock

Ash Wednesday


Un album de sorti en chez .

Il ne fait aucun doute qu’être le fils d’Anthony Perkins, acteur marquant et marqué du "Psychose" d’Hithchcock, décédé du SIDA, et d’une photographe morte dans un "crash" aérien à New York un certain 11 septembre 2001 marque un destin. Néanmoins il n’a encore jamais été prouvé que cela suffise à produire de grands musiciens ou songwriters. Le […]

Il ne fait aucun doute qu’être le fils d’Anthony Perkins, acteur marquant et marqué du "Psychose" d’Hithchcock, décédé du SIDA, et d’une photographe morte dans un "crash" aérien à New York un certain 11 septembre 2001 marque un destin. Néanmoins il n’a encore jamais été prouvé que cela suffise à produire de grands musiciens ou songwriters.

Le fait que ce premier album soit publié sur XL-recordings, label d’habitude pas réputé pour faire de mauvais choix est en soi déjà plus convaincant à cet égard. Et il ne faut pas longtemps pour savoir à quoi on a à faire, car Elvis Perkins a choisi de se livrer sous le biais le plus simple qui soit, avec sa voix et une guitare. Une voix qui se révèle d’emblée attachante : à la fois juvénile et avec un léger grain, un peu traînante sans être fatigante, elle rappelle par moments le jeune Dylan. Il y a les chansons bien sûr, qui vont très vite balayer tous les doutes : dans les plus classiques – ce qui ne veut pas dire banales, on trouvera des mélodies radieuses et émouvantes (It’s Only Me, Sleep Sandwich), un dépouillement de bon aloi (Good Friday, It’s A Sad World After All).

Mais Elvis Perkins sait aussi s’entourer et parer d’atours enjôleurs sa musique, un peu à la manière d’un Sufjan Stevens, même si on se gardera de faire des comparaisons à l’emporte-pièce. On notera ainsi les choeurs sur May Day !, titre qui n’est pas là pour engendrer la mélancolie, et plus encore la splendide structure ascensionnelle d’un morceau comme While You Were Sleeping, qui débute modestement et se termine de manière élégiaque avec violons et cuivres, ou encore le violon jazzy de All The Night Without Love. Un univers bigarré, délicat et inspiré qui s’articule autour  du morceau titre, splendide pierre angulaire où le chant se déploie, porte l’émotion très haut sans virer dans le mélodramatique, risque majeur qui guettait cet album.

On sort donc de ce "Ash Wednesday" avec beaucoup de certitudes : celle de tenir LA révélation de cette première moitié d’année d’abord, et de très loin. Celle aussi qu’une voix et une guitare sont d’intarissables sources de grâce et d’émotion entre les mains de tels orfèvres. Celle enfin que peu d’albums nous offriront un bouquet de chansons de cette trempe-là cette année.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. While You Were Sleeping
  2. All the Night Without Love
  3. May Day!
  4. Moon Woman II
  5. It's Only Me
  6. Emile's Vietnam in the Sky
  7. Ash Wednesday
  8. The Night & The Liquor
  9. It's a Sad World After All
  10. Sleep Sandwich
  11. Good Friday

La disco de Elvis Perkins