"> Erik Truffaz - Arkhangelsk - Indiepoprock

Arkhangelsk


Un album de sorti en chez .

Le trompettiste touche-à-tout Erik Truffaz n’en finit décidément pas de surprendre son auditoire. Avec des sorties d’albums très rapprochées, on pourrait se retrouver un peu lassés à la longue, l’effet d’attente en moins. Il n’en est rien, car Erik Truffaz modifie son orientation musicale et accueille des invités éclectiques à chaque nouvel opus. Le mélange […]

Le trompettiste touche-à-tout Erik Truffaz n’en finit décidément pas de surprendre son auditoire. Avec des sorties d’albums très rapprochées, on pourrait se retrouver un peu lassés à la longue, l’effet d’attente en moins. Il n’en est rien, car Erik Truffaz modifie son orientation musicale et accueille des invités éclectiques à chaque nouvel opus. Le mélange des genres et la multiplication des collaborations au fil de sa discographie (déjà bien fournie), c’est sa marque de fabrique, passant de rythmiques drum’n’bass ou dub, à une fusion avec le hip-hop, la world (vers l’Orient) ou même à une orientation plus rock et électrique… avec comme dénominateur commun, ce son de trompette immédiatement reconnaissable, très aérien.

Cette fois-ci, avec "Arkhangelsk", Erik Truffaz, en formation quartet (accompagné de Patrick Muller, Marcello Giuliani, Marc Erbetta) nous emmène vers des contrées plus pop. Interprétées majoritairement par l’anglais Ed Harcourt, mais aussi Christophe (sur L’un dans l’autre) et par le fidèle rappeur Nya (sur Trippin’ The Lovelight Fantastic), les chansons représentent plus de la moitié des titres de l’album. Cette configuration modifie quelque peu l’équilibre de l’ensemble, puisque le ‘format chanson’ prédomine, avec des voix mises en avant, reléguant à certains endroits le jeu de trompette à un second plan. Déstabilisant et un peu décevant à la première écoute : est-ce vraiment un album du trompettiste ?

Cependant, la voix parfaite d’Ed Harcourt se fond à merveille avec les différentes compositions et en renforce d’ailleurs les aspects dramatique et mélancolique. Et pour preuve : Red Cloud, Snake Charmer Man, Anonymus, Manon sont superbes. L’autre moitié des titres d’"Arkhangelsk" est instrumentale et s’inscrit dans la lignée des compositions précédentes d’Erik Truffaz.

Tout au long de l’album, la dimension atmosphérique, la notion de rêve et d’apesanteur restent omniprésentes. Le nom de cet album contient déjà une dose de mystère. Arkhangelsk est une ville improbable au Nord de la Russie, au-delà du cercle polaire, où le groupe a joué dans le cadre d’une tournée. Un endroit à 900 kilomètres de Moscou, où l’hiver est particulièrement cinglant, où les maisons semblent être secouées par un tremblement de terre, tellement elles sont de travers… Intriguant.

Au final, "Arkhangelsk" contient de belles chansons, de beaux morceaux, mais ne restera pas comme un album essentiel du trompettiste.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Miss Kaba
  2. Red Cloud (feat. Ed Harcourt)
  3. Trippin' the Lovelight Fantastic (feat. Nya)
  4. Snake Charmer Man (feat. Ed Harcourt)
  5. Nobody Puts Baby in the Corner (feat. Ed Harcourt)
  6. Les nuits de Monsieur Naj
  7. Arkhangelsk
  8. L'un dans l'autre (feat. Christophe)
  9. Akiko
  10. Entre le ciel et l'eau
  11. Anonymous (feat. Ed Harcourt)
  12. Manon
  13. Tic Toc
  14. Bleed a River Deep (feat. Ed Harcourt)
  15. Je t'aime, moi non plus