"> Fever Ray - Fever Ray - Indiepoprock

Fever Ray


Un album de sorti en chez .

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Certains artistes devraient songer à consulter un psychiatre. « Silent Shout » de The Knife était un album de pure schizophrénie, au sens pathologique du terme, où se côtoyaient dans la même chanson euphorie et dépression. Moitié du groupe, Karin Dreijer Andersson a créé son projet solo, mystérieusement nommé Fever Ray, pour accoucher cette fois d’un album […]

Certains artistes devraient songer à consulter un psychiatre. « Silent Shout » de The Knife était un album de pure schizophrénie, au sens pathologique du terme, où se côtoyaient dans la même chanson euphorie et dépression. Moitié du groupe, Karin Dreijer Andersson a créé son projet solo, mystérieusement nommé Fever Ray, pour accoucher cette fois d’un album complètement paranoïaque.

Difficile de comparer le son de l’album à autre chose qu’aux pistes les plus sombres de The Knife : une musique au barycentre de l’électronica, du trip-hop et de la pop, le tout en version fantômatique. On ne verra que Laurie Anderson comme hypothétique et lointaine aïeule, partageant cette envie d’exprimer beaucoup avec peu.

La première écoute est intrigante et plaisante mais peut laisser penser que l’album est trop homogène. C’est mal connaître une artiste foisonnant d’idées et on découvre petit à petit subtilités et variations, l’ambiance commune des morceaux se révélant comme un fil conducteur et non comme une limitation. Les deux premiers singles If I Had a Heart et When I Grow Up donnent directement le ton, cauchemardesque, onirique et transpirant le mal-être, qui se prolongera tout le long de l’album. Même le plus classique Keep The Streets Empty For Me semble sorti d’un passage de Kate Bush sur le divan d’un psy.

Chez The Knife, on avait la tête et les jambes, ici la tête a sombré pour de sombres abysses et les jambes se limitent à une lente danse tribale, sauf sur l’épatant flamenco de I’m Not Done ; admettons cependant qu’il est peu pratique de danser avec une camisole de force.

Fever Ray s’impose comme l’une des plus belles surprises de ce début d’année, la suédoise a su créer un univers dérangé et dérangeant dans lequel on s’empresse de plonger, pour la qualité des morceaux, car c’est là l’essentiel, mais aussi pour la fascination qu’exerce cette ambiance oppressante et torturée. Un album à écouter avant de dormir, confortablement sanglé au lit d’une cellule capitonnée.

Chroniqueur
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment

Tracklist

  1. If I Had a Heart
  2. When I Grow Up
  3. Dry and Dusty
  4. Seven
  5. Triangle Walks
  6. Concrete Walls
  7. Now's the Only Time I Know
  8. I'm Not Done
  9. Keep the Streets Empty for Me
  10. Coconut

La disco de Fever Ray

90%

Fever Ray