Fujiya & Miyagi

Brouillage de piste. C’est de Brighton que nous vient Fujiya &Miyagi, trio britannique qui semble loin du duo nippon que nous avions imaginé de prime abord. Quinze ans d’existence et un cinquième album tout juste paru : "Artificial Sweeteners" sur...

Brouillage de piste. C’est de Brighton que nous vient Fujiya & Miyagi, trio britannique qui semble loin du duo nippon que nous avions imaginé de prime abord. Quinze ans d’existence et un cinquième album tout juste paru : « Artificial Sweeteners » sur Yep Roc Records.

Artificielles mais pas superficielles, les machines donnent tout de suite le ton : cet album sera dansant ou ne sera pas. Puisant dans une musique électronique aux extraits naturels de krautrock, les synthétiseurs de Steve Lewis créent des champs de boucles. Ici acides (Tetrahydrofolic Acid) là aériennes (Rayleigh Scattering), elles occupent l’espace et la répétition constitue bientôt la seule trame musicale du disque.

Au point de l’alourdir dangereusement. D’autant que le style vitaminé, pêchu – kitsch à certains moments – de « Artificial Sweeteners » rend l’ensemble vite fatiguant. L’éclat des premiers morceaux se ternit à mesure qu’ils s’enchaînent ; les titres s’apprécient mieux indépendamment les uns des autres.

Sortis de leur contexte, certains sont effectivement très bons. Par exemple, les beats compulsifs de Vagaries Of Fashion et la ligne funky de Acid To My Alkaline, alliés au semi-chant de David Best, sont de jolies réussites qui mériteraient d’être mieux mises en valeur.

Aucun moment de grâce ne filtre à travers cette liste de titres ramassée et dense mais Fujiya & Miyagi réussit tout de même à imposer de belles mélodies grâce une structure qui progresse intelligemment entre rock et électronique et à des sonorités, des rythmiques élémentaires qui n’ont d’autre résultat que d’inviter à danser… et c’est déjà bien !