Grails est un quintette en provenance de Portland, qui nous offre régulièrement des albums instrumentaux d’une beauté ténébreuse et empoisonnée. Seulement quelques mois après "Burning Of Impurties", le groupe revient une fois de plus avec des climats hypnotiques et clair-obscur absolument bluffants. Après les quelques cris effrayés de Doomsdayer’s Holyday, Grails nous envoie en pleine […]

Grails est un quintette en provenance de Portland, qui nous offre régulièrement des albums instrumentaux d’une beauté ténébreuse et empoisonnée. Seulement quelques mois après "Burning Of Impurties", le groupe revient une fois de plus avec des climats hypnotiques et clair-obscur absolument bluffants.

Après les quelques cris effrayés de Doomsdayer’s Holyday, Grails nous envoie en pleine figure des basses caverneuses et quelques guitares plutôt noisy, qui  nous font comprendre très rapidement que cette musique sombre semble déterminée à nous apprendre le sens profond du mot terreur. Le groupe nous propose le mariage d’un certain calme parsemé de touche folklorique avec des déflagrations distordues et lancinantes. Assez représentatif de ce mélange réussi, le superbe Reincarnation Blues constitue à l’évidence le grand morceau de bravoure de cet album, puisqu’après une mélodie orientalisante, les compositions de Grails nous assène le coup de la douche écossaise et vire vers des climats chargés d’électricité saturée, évoquant à la fois le post-rock inspiré de Mogwai et le Drone Metal de Earth ou encore Sunn O))).

Parfois surviennent des moments minimalistes, voire folk avec le quasi-morriconnien The Natural Man ; puis on passe à quelque chose de presque jazzy avec Immediate Mate qui se révèle envoutant avec sa basse tantôt rassurante, tantôt menaçante. Cette profusion d’ambiances évoque un certain psychédélisme où se multiplient les atmosphères opiacées conjuguées avec quelques visions cauchemardesques.  "Doomsdayer’s Holiday" n’est cependant pas exempt de petites déceptions. Predestination Blues ou encore Acid Rain se révèlent en effet lourdes à l’écoute et virent vers un rock progressif trop ampoulé.

Avec ses arrangements malades, X-Contaminations vient conclure ce superbe disque qui se mérite un peu, que l’on ne conseillera pas forcément à certaines âmes convalescentes. Pourtant, les plus aventureux d’entre nous qui y prêteront une oreille curieuse plongeront avec délectation dans la noirceur psychédélique de "Doomsdayer’s Holyday".

• Publication 341 vues3 décembre 2008
• Tags GrailsTemporary Residence Limited
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