La New-Yorkaise Holly Miranda a débuté comme chanteuse du groupe The Jealous Girlfriends, puis a décidé d’entamer une carrière solo. Celle-ci s’est concrétisée par un Ep, « Sleep On Fire », puis par « The Magician’s Private Library », sorti grâce à un coup de main de la part de David Sitek, de TV On The Radio, aux manettes […]
La New-Yorkaise Holly Miranda a débuté comme chanteuse du groupe The Jealous Girlfriends, puis a décidé d’entamer une carrière solo. Celle-ci s’est concrétisée par un Ep, « Sleep On Fire », puis par « The Magician’s Private Library », sorti grâce à un coup de main de la part de David Sitek, de TV On The Radio, aux manettes de cet album ensorcelant.
Du haut de ses 20 ans, ce petit brin de fille en impressionnera plus d’un, car de sa bouche délicate sort une voix absolument grandiose. Certains vont même à la comparer à Jeff Buckley. Sur Joints, elle endosse le costume mi-fée mi-sorcière, et nous envoûte en deux coups de baguette magique. Pas du tout à l’étroit dans le canevas érigé par le sorcier du son, David Sitek, elle s’épanouit comme jamais. L’orchestration est monumentale sans être pesante, sa voix aérienne rendant le tout léger et pas de ce monde. Nouvelle coqueluche de la dream-pop, elle devient une fervente concurrente pour la reine incontestée qu’est Victoria Legrand de Beach House, même si leurs timbres de voix ne sont pas similaires. Sitek, de son côté, n’en fait pas des tonnes et bien que par moments l’album sonne comme du TV On The Radio, il laisse le champ libre à sa nouvelle protégée.
Waves est le plus beau morceau, rendant bien l’aller et retour des vagues sur la plage. Se délestant du poids de ses déceptions et défaites amoureuses, elle chante avec une voix encore chargée de tristesse et de rancoeurs, mais prête, par l’intermédiaire de cet album, à tourner la page. No One Just Is est à la fois inquiétant et intrigant, comme un environnement hostile mais qui nous réserve sa part de magie dont on ne veut plus se passer. Slow Burn Treason, sous des nappes de synthés, a pris la tangente, et vogue en station orbitale dans notre système solaire, ou bien au-delà. Kyp Malone, la voix de TV On The Radio, co-chante sur ce morceau, et les deux voix associées se répondent et s’entremêlent avec une dextérité extrême. On entend des cuivres sur le très beau et céleste Sweet Dreams.
Holly Miranda entonne une comptine, Everytime I Go To Sleep, que l’on chanterait bien à nos petits bouts pour qu’ils s’endorment et fassent de beaux rêves. Prise dans une torpeur endolorie dans Canvas, elle chante à petits pas, pour ne pas perdre une miette du rêve qui commence à s’effriter sous le coup du réveil. Elle clôt son album par une ballade paillarde, trépignant d’impatience sur les terres du folk, sans se départir de son potentiel dream-pop, à grands coups de batterie, de percussions et de cuivres rutilants.
Holly Miranda est sans conteste la plus belle révélation de cette année, son premier essai est un chef-d’oeuvre, et comptera parmis les meilleurs crus de 2010. Si elle continue sur cette lancée, tout en étant bien sûr toujours aussi bien accompagnée, on risque d’entendre parler d’elle encore longtemps.
- Publication 391 vues7 juin 2010
- Tags Holly MirandaXL Recordings
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Tracklist
- I Follow Rivers - The Magician Remix