"> Joe Henry - Reverie - Indiepoprock

Reverie


Un album de sorti en chez .

Joe Henry est tout d’abord un producteur (Betty Lavette, Ani DiFranco, Aimee Mann, Solomon Burke, Mose Allison) dont le talent a été reconnu par plusieurs Grammy Awards. Ses talents musicaux ont d’abord été marqués par des incursions dans le country-rock avec des membres des Jayhawks, puis, tout comme il a été un producteur éclectique ses […]

Joe Henry est tout d’abord un producteur (Betty Lavette, Ani DiFranco, Aimee Mann, Solomon Burke, Mose Allison) dont le talent a été reconnu par plusieurs Grammy Awards. Ses talents musicaux ont d’abord été marqués par des incursions dans le country-rock avec des membres des Jayhawks, puis, tout comme il a été un producteur éclectique ses disques se sont singularisés par une large palette dans laquelle il semblait, de façon ambitieuse, vouloir explorer tous les tréfonds de l’ « américana ».

"Reverie" – album centré sur le concept du Temps (celui qui passe, la perte et le souvenir) – est son effort le plus dépouillé, arrangé qu’il est de manière aérée. Les techniques de productions sont organiques, enregistrées dans son home studio, fenêtres ouvertes pour permettre aux éléments de vie extérieure d’y pénétrer. L’atmosphère y est mélancolique, comme bercée par une voix chaude et caressante. Il ne faut pourtant pas se tromper sur l’apparente simplicité du disque. Les compositions sont abouties, minutieusement façonnées et étayées par des orchestrations au piano et à la guitare acoustique toutes en nuances. Les structures musicales sont inventives, faites de circonvolutions inattendues comme sur  Heaven’s Escape et son mélange de pop héritée des années 30 et de jazz grand public . 

Odetta
est un autre exemple de phrasé dont le ton déclamatoire est atténué par des touches gospel et After The War confronte avec habileté guitare acoustique fébrile et sensibilité mélodique. Le compositeur ne reste pas pour autant figé dans des musiques passéistes ou stéréotypées car Sticks & Stones glisse des éléments de « free form music » dissonante dans une humeur cabaret blues et Grand Street saura introduire une valse presque gazeuse sur un refrain constellé d’effluves sinistres. Tous les titres concourent ainsi à créer ce parfum de douce nostalgie, et de tristesse qui, au fond, ne l’est pas vraiment tant chacune de ses manifestations y semblent effleurée et chuchotée. Même ce « death song » qu’est Deathbed Version se trouvera délayé et éclairci par une rythmique presque guillerette, preuve s’il en est que Henry enjambe avec une facilité confondante les risques inhérents à tout ce qui se réclame du « crossover ». A écouter, et entendre !, avec acuité et discernement.

Chroniqueur
  • Publication 552 vues25 novembre 2011
  • Tags Joe HenryAnti
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Tracklist

  1. Heaven's Escape
  2. Odetta
  3. After The War
  4. Sticks & Stones
  5. Grand Street
  6. Dark Tears
  7. Strung
  8. Tomorrow Is October
  9. Piano Furnace
  10. Deathbed Versions
  11. Room At Arles
  12. Eyes Out For You
  13. Unspeakable
  14. The World And All I Know