La pochette aussi élégante que sobre, évoque une relecture du diagramme topographique du Unknown Pleasures de Joy Division. Musicalement, la comparaison s’arrête ici, mais la tristesse et la violence de chaque seconde de cet album ne sont pas si éloignées de celles que Ian Curtis portait de sa voix sépulcrale. L’inconnu José Gonzalez, norvégien d’origine […]
La pochette aussi élégante que sobre, évoque une relecture du diagramme topographique du Unknown Pleasures de Joy Division. Musicalement, la comparaison s’arrête ici, mais la tristesse et la violence de chaque seconde de cet album ne sont pas si éloignées de celles que Ian Curtis portait de sa voix sépulcrale.
L’inconnu José Gonzalez, norvégien d’origine argentine, a choisi le dénuement le plus total pour livrer de splendides folk songs, portées par un jeu de guitare élégant, regorgeant d’arpèges magnifiques et pourtant sans grandes fioritures ni envolées virtuoses, un jeu subtil et incroyablement expressif.
Une guitare, une voix (parfois doublée) : c’est tout ce que l’on entendra (mises à part quelques notes de trompette sur le morceau de clôture) sur ce disque court et bouleversant. Ce dénuement volontaire, et le désespoir tangible qui émane de chaque note, évoquent bien entendu l’inévitable Pink Moon de Nick Drake ; une référence qui serait écrasante pour la quasi-totalité des disques, mais qui n’empêche à aucun moment « Veneer » d’exister par lui-même.
Alors, parce que « Veneer » fait partie de ces disques dont on devine dès la première écoute qu’ils vous hanteront longtemps, de ces oeuvres planant au-dessus de la mêlée, de celles dont on pressent déjà qu’elles seront à l’épreuve du temps, et parce qu’on espère utiliser le terme de chef-d’oeuvre avec assez de parcimonie pour qu’il ait encore un sens quand on souhaite l’employer, on prefère clore cette chronique par un silence admiratif.
- Publication 838 vues18 octobre 2005
- Tags José GonzálezImperial Recordings
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