Voilà l’archétype parfait du groupe que l’Angleterre adore : grande gueule, branleur, un brin mégalo. N’en jetez plus, la coupe est pleine. Depuis le concert mémorable d’Oasis à Rock en Seine (sic), Kasabian est donc la tête-à-claques number one du Royaume-Uni. Une chose est sûre, ce ne doit pas être pour leur déplaire, même s’ils semblaient […]
Voilà l’archétype parfait du groupe que l’Angleterre adore : grande gueule, branleur, un brin mégalo. N’en jetez plus, la coupe est pleine. Depuis le concert mémorable d’Oasis à Rock en Seine (sic), Kasabian est donc la tête-à-claques number one du Royaume-Uni. Une chose est sûre, ce ne doit pas être pour leur déplaire, même s’ils semblaient vouer une admiration réciproque au groupe des frères Gallagher, en témoignent les postures de Tom Meighan en live, pompées sur celles de Gallagher junior.
Après deux albums mi-figue mi-raisin, jalonnés de quelques singles efficaces (Club Foot ; L.S.F ; Empire ; Shoot The Runner), on attendait Kasabian sur la durée d’un album pour enfin confirmer le talent qu’ils prétendaient avoir. Cet album, il semble que le quatuor de Leicester l’ait enfin pondu avec "West Ryder Pauper Lunatic Asylum", un album qui s’écoute d’une traite sans que l’on ressente lassitude ou l’effet montagne russe. Il y à bien sûr quelques temps faibles (l’instrumental Swarfiga et les réminiscences rock électro de Vlad The Impaler et Fire) mais l’ensemble souffle enfin plus le chaud que le froid.
Produit par Dan the Automator (Gorillaz), ce nouveau Kasabian voit le groupe quelque peu s’affranchir du mélange rock-électro à la Primal Scream qui l’avait fait connaître pour baguenauder dans des patûrages plus psyché, à l’image des Where Did All The Love Go ? ; Fast Fuse et autre Take Aim, qui avec leurs ambiances arabisantes semblent avoir été enregistrés dans un bordel ou une fumerie d’opium de Casablanca. Le groupe dit s’être imprégné des films teintés de surréalisme de Jodorowsky, dont « La Montagne Sacrée », pendant la pause entre les deux albums et cela s’entend. Notons également la participation de l’actrice Rosario Dawson (Sin City ; Boulevard de la Mort) sur West Ryder Silver Bullet, ballade pop-psyché à deux voix, et enfin l’excellent Ladies and Gentlemen, à faire pâlir d’envie le Oasis (R.I.P.) époque "(What’s the Story) Morning Glory ?".
Kasabian n’est pas le meilleur groupe du monde comme il aimerait nous le faire croire mais avec "West Ryder Pauper Lunatic Asylum", il vient de prouver qu’il était un groupe crédible et c’est déjà pas si mal.