"> Lower Dens - Escape From Evil - Indiepoprock

Escape From Evil


Un album de sorti en chez .

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Lower Dens signe avec son troisième album "Escape From Evil" un retour pour le moins paradoxal...

Alors que les louanges allaient bon train avant même sa parution, Lower Dens nous avait laissé, il y a trois ans, une impression mitigée au sortir de son deuxième album « Nootropics ». D’une teneur répétitive, frénétique et parfois glaciale, la troupe originaire de Baltimore avait alors démontré ses aptitudes à délivrer des mixtures cyclothymiques, disposées à traverser les humeurs comme bon le lui semblait sans jamais basculer dans l’apathie, affichant au passage d’irréfutables qualités d’écriture et de composition. Cependant, l’ouvrage manquait de consistance sur la durée, une carence qui aura desservi le groupe aux oreilles de certains autant qu’il l’eut propulsé pour d’autres, au regard bien évidemment des éléments sus-cités.

Pour ce troisième et nouvel album, Lower Dens effectue son retour avec la ferme intention de mettre tout le monde d’accord. Toujours emmené par l’androgyne et non moins charismatique Jana Hunter, le quatuor a semble-t-il abandonné ses versants ombrageux pour un ensemble plus embelli, à commencer par son titre évocateur (« s’échapper du mal ») ainsi qu’un artwork totalement dépourvu de touches angoissantes (mais cependant difficilement compréhensible…).

Sur le fond, la dizaine de titres présentée relève également d’une volonté de soigner l’anxiété ambiante, Hunter et consorts administrant des pointes de baume apaisant au coeur de leurs compositions par le biais d’agréments pop du plus bel effet. En résulte des pièces étonnement légères, cavaleuses et « passe-partout », la plupart assorties en échos de guitares option shoegaze (les singles Ondine et To Die In L.AQuo Vadis, Société Anonyme) complémentées de nappes synthétiques, discrètes, mais accessoirement taillées pour magnifier les ondes mélodiques. Même si les lyrics ne respirent pas toujours la sérénité, leurs enveloppes instrumentales demeurent infaillibles, libérées et hautement irrésistibles sur le long terme.

 

 

Il faut en réalité attendre le cinquième titre Your Heart Still Beating pour entendre renaître une verve anxiogène jusqu’ici en sommeil. De sa gradation rythmique en guise d’introduction jusqu’au timbre enténébré de sa leader en fin de couplets, cet excellent moment s’étire en annihilant l’ordre des sentiments, malaxant torpeur et optimisme avec une fluidité déconcertante.

La suite des événements s’avère, elle, nettement moins stimulante. Lower Dens retombe singulièrement dans ses travers, à savoir, une deuxième partie d’album réduite en intensité au regard de morceaux peinant à décoller (Electric Current, I Am The Earth, Non Grata…) ou décousu dans ses grandes lignes (Company), pas assez en tout cas pour faire fructifier un début de tracklist où la perfection semblait proche de l’idyllique, fait regrettable et légèrement illusoire.

À défaut d’être constant sur la longueur, ce nouveau recueil signe tout de même le retour de LD au premier plan, adoubé par de nombreux sites musicaux américains connus de tous. Cependant, ce dernier dépeint également une certaine fragilité d’exécution, dans la mesure où le quartet maîtrise malgré lui l’art d’alterner la grandeur comme la médiocrité. Nul n’empêche en revanche d’écouter cet opus avec la plus grande attention et d’en apprécier toutes les vertus…

 

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Tracklist

  1. Suckers Shangri-La
  2. Ondine
  3. To Die in L.A.
  4. Quo Vadis
  5. Your Heart Still Beating
  6. Electric Current
  7. I Am the Earth
  8. Non Grata
  9. Company
  10. Société Anonyme

La disco de Lower Dens