Metronomy

Metronomy s’est fait connaître grâce à Youtube, en 2007, avec le délirant clip Radio Ladio, parodie irrésistible du revival electro-kitsch 80’s. En creusant le sujet, on pouvait découvrir, toujours sur Youtube, le titre Trick or treatz, radicalement différent : voix fantomatique, utilisation originale de deux basses (qui constituent l’essentiel de l’accompagnement), clip fascinant. Ce morceau laissait penser que […]

Metronomy s’est fait connaître grâce à Youtube, en 2007, avec le délirant clip Radio Ladio, parodie irrésistible du revival electro-kitsch 80’s. En creusant le sujet, on pouvait découvrir, toujours sur Youtube, le titre Trick or treatz, radicalement différent : voix fantomatique, utilisation originale de deux basses (qui constituent l’essentiel de l’accompagnement), clip fascinant. Ce morceau laissait penser que Metronomy avait plus d’un tour dans son sac, et donc, était potentiellement à suivre.

Plutôt qu’un groupe à proprement parler, il s’agit en fait du projet de l’anglais Joseph Mount, chanteur-bidouilleur-multi-intrumentiste, les autres membres ne l’accompagnant que pour les clips et les concerts. Metronomy avait déjà sorti un disque en 2006, passé plutôt inaperçu. En 2008, c’est donc le grand oral pour ce nouvel album « Nights Out », précédé d’un buzz insistant.

Hélas, Le mélange électro-pop que propose Metronomy ne surprendra pas les férus de musique électronique : un peu de Vitalic pour les sonorités biscornues, beaucoup de LCD Soundsystem pour les rythmiques (basses claquantes, sonorités robotico-analogiques)… Mais contrairement aux artistes précités, Metronomy ne parvient pas à nous donner des sueurs froides, ni à susciter l’envie de taper du pied. A peine se surprend-on à fredonner le refrain de Heartbreaker, single accrocheur malgré son coté morose.

Outre ce titre et le Radio Ladio déjà cité, le reste de l’album est en pilote automatique : rythmes discopunks déjà entendus mille fois, synthés outrancièrement vintages. Les morceaux instrumentaux semblent dépourvus de direction, telles des improvisations à peine retravaillées. Certes, la musique électronique est quasiment affranchie de règle formelle, mais pour qu’un morceau se tienne, il doit être, d’une manière ou d’une autre, construit. Aligner trois notes sur un bontempi ne saurait suffire à satisfaire les oreilles exigeantes.

Bref, Metronomy n’arrive pas, sur cet album, à imposer une personnalité qui se démarque du tout-venant de l’époque. On préférera retenir du groupe les deux clips cités plus haut.