Il n?y a plus rien? Cette affirmation mise en musique par Léo Férré s?accorde bien avec le sentiment qui persiste après l?écoute de ce nouveau disque de Neurosis, et toutes les écoutes qui suivront. Soit, pas de comparaison fumeuse, il n?y a pas d?échos ici de l?illustre libertaire dans le déluge asséné par le groupe […]
Il n?y a plus rien? Cette affirmation mise en musique par Léo Férré s?accorde bien avec le sentiment qui persiste après l?écoute de ce nouveau disque de Neurosis, et toutes les écoutes qui suivront. Soit, pas de comparaison fumeuse, il n?y a pas d?échos ici de l?illustre libertaire dans le déluge asséné par le groupe américain.
Neurosis est, pour les non initiés, une formation de hardcore, encore que ceci est assez réducteur. Le hurlement caractéristique du genre est sur cette opus très épisodique. La voix de Scott Kelly se fait davantage profonde et plein de retenue, participant à création d?une tension sourde (ben voyons?) qui prédomine tout au long de ces huit titres. Les rythmes mêmes sont plutôt lents et pesants. Pas de cavalcades frénétiques, tout ici réside dans l?élaboration de climats désolés emprunts d?une profonde mélancolie, à l?instar des ch?urs et des cloches du sublime « The Eye of every storm » qui sert de titre au disque.
Ainsi chaque titres s?étirent, s?appuyant sur des motifs répétés et hypnotisants. Lorsque les guitares se lâchent définitivement, toute la tension accumulée précédemment prend sens. Un déluge donc, à l?image du cyclone qui orne la pochette. Le travail de production de Steve Albini (déjà présent sur « Times of grace ») colle à merveille à la musique. A ceci s?associe l?usage d?un piano et d?un violoncelle (la cornemuse est déjà apparue dans leur discographie?) mais aussi de loops et de grincements divers pour parfaire ces ambiances de tempêtes.
Mais en définitive, ce qu?il est à retenir de ce disque c?est le sens mélodique flagrant et parfois bouleversant du groupe. Loin d?un univers hardcore étriqué, les inspirations lorgnent vers la nébuleuse canadien de Godspeed You Black Emperor ! (encore que l?inverse soit plus plausible), mais avec une maîtrise inégalée : pour exemple « Bridges » qui n?est pas une chanson mais une montagne. Il y a de noires expériences que l?on souhaite vraiment partager.
- Publication 340 vues11 septembre 2004
- Tags NeurosisRelapse Record
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Tracklist
- Burn
- No River To Take Me Home
- The Eye of Every Storm
- Left to Wander
- Shelter
- A Season in the Sky
- Bridges
- I Can See You