Réédition copieuse pour le troisième album de Pavement : pas moins de cinquante morceaux au programme, le tout sur deux CD bourrés jusqu’à la gueule de B-Sides, versions live et raretés diverses. Comme souvent avec ce type d’initiative, l’approche du néophyte est à dissocier de celle du fan. Le curieux désireux de découvrir la discographie […]
Réédition copieuse pour le troisième album de Pavement : pas moins de cinquante morceaux au programme, le tout sur deux CD bourrés jusqu’à la gueule de B-Sides, versions live et raretés diverses. Comme souvent avec ce type d’initiative, l’approche du néophyte est à dissocier de celle du fan. Le curieux désireux de découvrir la discographie d’une des pierres angulaires du rock indépendant des années 90 devrait largement se satisfaire de l’album en lui-même, et ne prêtera probablement pas une attention soutenue aux nombreux suppléments. L’indie-nerd en revanche, connaissant probablement déjà toutes les chansons jusqu’à la moindre note, se précipitera directement sur les bonus…
De « Wowee Zowee », il y a bien évidemment beaucoup à dire, mais cela a déjà été fait à de nombreuses reprises. Contentons-nous de rappeler des évidences : on a affaire ici à un véritable classique. Peut-être moins séminal que « Slanted and Enchanted », moins limpide et lumineux que « Crooked Rain, Crooked Rain », mais débordant tout de même littéralement de talent mélodique, d’idées sonores, de classe, bref, le genre de disque dont on conseillerait bien l’écoute à pas mal de jeunes pousses à l’orgueil débordant, histoire de remettre quelques pendules à l’heure.
Pour le reste et parmi les bonus, on trouvera à boire et à manger : une superbe session pour JJJ Radio ( Half A Canyon et Best Friend’s Arm, notamment ), une autre non moins intéressante pour la BBC ( Golden Boys / Serpentine Pad ), quelques savoureuses faces B, mais également du remplissage à l’intérêt assez limité ( Soul Food, une jam bluesy lénifiante et interminable ). Soit suffisamment de bonnes choses pour justifier qu’on porte un intérêt réel à l’initiative, et pas tout à fait assez pour justifier ces deux disques pleins à craquer. Qu’importe après tout : onze ans après, « Wowee Zowee » garde toute sa fraîcheur intacte, et semble encore loin de la date de péremption. Tous les prétextes sont bons pour une cure de jouvence, ne laissez pas passer celle-ci !