Petite Noir

Le futur de la musique anxieuse ...

Le premier EP de Petite Noir, « The King of Anxiety », est au croisement des musiques africaines et occidentales. On pense immanquablement à la puissance de TV on the Radio, à la grâce de Depeche Mode, au minimalisme lancinant de The XX…Les titres témoignent tous d’une profonde connaissance de la diversité musicale, et d’un talent fou pour composer et incarner une expression inédite de l’électro et de la pop. Ultra-moderne, mais référencée, ancrée dans une tradition ancestrale, mais urbaine, dans le sens le plus noble du terme. La tension est palpable, et renvoie à l’héritage du post-punk. C’est martial et froid. Et puis, des lignes de guitares mandingues télescopent la raideur rock-électro. La voix est magnifique, une façon de chanter presque suave, qui rappelle celle de George Lewis Jr…

Ce que propose Petite Noir est une singulière géographie musicale, ce qui, au-delà du simple et beau plaisir de l’écoute, suffit à faire de ce disque un objet fascinant, une ode à la création cosmopolite, mais pas artificielle. De nouveaux standards, de nouvelles voies, de nouveaux horizons passionnants. Où les genres les plus emblématiques de ces quarante dernières années, issus des villes géantes européennes et/ou américaines fécondent des expressions musicales originales. À moins que ce ne soit l’inverse. Le tour de force de Petite Noir est, au fond, derrière l’anxiété et la passion pour les musiques sombres et tranchantes, de régénérer la musique populaire de l’hémisphère nord.