Chez Poney Club, on ne se contente pas de tourner en rond dans un manège comme un Shetland sous Xanax : ce quatuor aspire clairement à une certaine liberté – ce qui le rend aussi attachant que parfois difficile à suivre. De ce second album, on apprend ainsi qu’il a été inspiré par les nouvelles […]
Chez Poney Club, on ne se contente pas de tourner en rond dans un manège comme un Shetland sous Xanax : ce quatuor aspire clairement à une certaine liberté – ce qui le rend aussi attachant que parfois difficile à suivre. De ce second album, on apprend ainsi qu’il a été inspiré par les nouvelles de l’écrivain Rick Bass, un concept d’autant plus ambitieux ou déroutant que l’on garde du groupe le souvenir d’un collectif exclusivement instrumental. Par ailleurs, l’ensemble est présenté dans une élégante pochette et un joli livret décorés de dessins… d’oiseaux. Allez comprendre.
A l’écoute cependant, on retrouve rapidement les repères déjà présents sur "Gusty Winds Exist" : une inspiration post-rock nettement influencée par Tortoise, un son dominé par une guitare dépolie et aux échos brumeux, de plus en plus systématiquement appuyé par un violoncelle, et une rythmique nettement menée par une batterie inventive et mouvante. Un son, également, toujours approximatif et brouillon : les instruments ne se détachent pas réellement les uns des autres. Pourtant, certaines tentatives méritent que l’on s’y attardent et prouvent bien qu’au pays des poneys, si l’on n’a pas de pétrole, on a tout de même des idées. On retient par exemple les jeux interactifs entre guitare et batterie sur Bloom, la ténébreuse ambiance d’October, mise en valeur par une mélodie efficace, ou le superbe morceau final So Late, So, qui ferme l’album avec ampleur sur de grands espaces. L’apparition de voix éparses, essentiellement pour lire quelques phrases (sur October ou The Niche Still), aide certainement à replacer le disque dans le cadre de son projet initial de convergence musico-littéraire, mais n’apporte rien de captivant à la musique de Poney Club, définitivement plus à l’aise dans l’exercice d’une musique évocatrice, presque cinématographique, non légendée, propice aux divagations instrumentales.
S’il conserve le bénéfice de son imagination débordante, un peu mieux canalisée que sur son premier album, le Poney Club garde toutefois une trop nette propension à sauter du coq à l’âne et à juxtaposer idées et ambiances sans se soucier des transitions ou de la cohérence d’ensemble. Dommage car en s’épargnant quelques maladresses, Poney Club pourrait facilement s’imposer comme un des créateurs d’atmosphère les plus doués de nos latitudes.
- Publication 393 vues27 novembre 2008
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