Richard Hawley délivre avec "Hollow Meadows" une grandiose leçon de musique. Loin, si loin des courants éphémères.
Au fil du temps, Richard Hawley s’est imposé comme le chanteur ultime. Une sorte de fantasme absolu. Celui d’une musique, d’une voix qui semblent totalement hors d’âge. Ou plus précisément encore : il y a quelque chose d’intemporel dans la musique et la démarche de Richard Hawley. Une musique qui a su d’emblée s’extraire des contingences des modes et des impératifs rentables des maisons de disques.
En ce sens, Richard Hawley est un chanteur moderne. Terriblement actuel. Disque après disque, et « Hollow Meadows » pourrait bien être la synthèse parfaite de ce parcours, il creuse inlassablement le même sillon. Et c’est exactement ce qui fait la force de ses chansons, taillées dans le bois le plus rigoureux et rare qui soit.
Richard Hawley est moderne mais n’est pas un chanteur pop jetable. C’est un orfèvre, un chercheur obsessionnel. Il pilonne l’héritage vertigineux de la musique populaire américaine (americana, country, blues), injecte de la saturation façon Jesus and Mary Chain. Guitare crasseuse et brutale, éraillée. Puis distille avec la même pertinence et le même génie, une ballade d’une douceur effarante, aux arrangements très discrètement psychédéliques. Chaque titre est un classique, une petite cathédrale sonore dans laquelle résonne une ferveur belle à chialer.
Quelque part aux côtés de Johnny Cash et d’Edwyn Collins (Orange Juice compris), Richard Hawley érige patiemment, avec élégance, une oeuvre inouïe. Se méfiant de l’immédiateté, il donne un énorme coup de pied, avec la classe et la manière, à tous les présents si passagers.
- Publication 1 042 vues19 octobre 2015
- Tags Richard HawleyParlophone
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