"> RVG - Feral - Indiepoprock

Feral


Un album de sorti en chez .

9

Second album du groupe australien emmené par Romy Vager.

La chanteuse et compositrice de RVG s’appelle Romy Vager, le groupe RVG pour Romy Vager Group. Voilà qui laisse peu de place pour vous demander qui est la pièce centrale de la formation de Melbourne qui, avec « Feral », publie son second album. Si, cette année, on ne sera plus surpris de voir surgir au premier plan des formations qui mettent des accords rageurs de guitare en avant, RVG ouvre (ou réouvre) un autre front que l’on avait pas vu (re)venir. Car si, chez RVG, on évolue en formation classique guitare/voix/basse/batterie, les riffs cèdent la place à des arpèges soignés qui laissent toute latitude à Romy Vager pour envoyer de grandes tirades émotionnelles de sa voix totalement androgyne (faites le test objectivement et vous verrez si, sans le savoir, vous auriez spontanément dit que le chant était assuré par une fille).

Musicalement, RVG remet à l’honneur un rock à guitares qui aime les dynamiques enlevées tout en préférant laisser une grande latitude aux mélodies, au risque de créer de fausses pistes. Si on écoute « Feral » uniquement pour sa musicalité, on ne risque pas seulement de se tromper sur le sexe de Romy Vager mais également sur le propos en voyant l’album comme un disque plaisant pour son énergie et son aspect aérien. Ce qui fait cependant, ne serait-ce que partiellement, partie des objectifs de Romy Vager lorsqu’elle assène sur Perfect Day : « I only want you to see the things I think you deserve/ You’ve got too much going on right now ». On savait déjà que la musique est un moyen de panser des blessures à vif, mais rarement on aura eu droit à la confession que la forme de cette musique pourrait être un baume pour l’auditeur qui l’aiderait à mieux digérer le contenu. Ou à mieux l’intégrer.

Car Romy Vager a des choses à dire, des émotions à partager, et elles ne sont pas toutes légères. Les premiers mots qui ouvrent l’album, sur Alexandra, donnent le ton :  » Come Monday morning / You may find me dead / You may not find my body / But you might find my head / In a motel closet / or under a motel bed / This is the life that I lead ». Voilà pour l’ambiance, mais voilà surtout pour ce qui rend si attachant cet album. L’ émotion, la démarche intellectuelle sont enrobées dans une formule des plus emballante, qui s’offre de vrais moments d’euphorie (Little Sharky & The White Pointer Sisters, Help Somebody, I Used To Love You), un final en crescendo plus directement grave mais absolument bouleversant (Photograph). Il y a bien longtemps qu’on aura pas entendu ce genre d’album, qu’on peut aborder par tous les angles, et qui remet en perspective ce que peut ou doit être le rock : une affaire sérieuse qui n’a pas forcément à paraître grave, propre à réconcilier intellos et hédonistes. Musicalement, 2020 a décidément de la gueule, c’est toujours ça de pris.

Rédacteur en chef
  • Publication 1 394 vues29 avril 2020
  • Tags RVGFire Records
  • Partagez cet article

RVG

RVG
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment

Tracklist

  1. Alexandra
  2. Asteroid
  3. Christian Neurosurgeon
  4. Little Sharky & the White Pointer Sisters
  5. Help Somebody
  6. I Used to Love You
  7. Prima Donna
  8. Perfect Day
  9. The Baby & the Bottle
  10. Photograph

La disco de RVG

Brain Worms7
70%

Brain Worms

Feral9
90%

Feral