Un véritable aréopage : Sage Francis, déjà peu avare de collaborations bien choisies, a cette fois convié un régiment de fées à se pencher sur le berceau de son nouveau bébé ! Alias, Reanimator, Sixtoo, Odd Nosdam, mais aussi Buck 65, Jolie Holland ou le compositeur Mark Isham, et on en passe quelques-uns… Mais peu […]
Un véritable aréopage : Sage Francis, déjà peu avare de collaborations bien choisies, a cette fois convié un régiment de fées à se pencher sur le berceau de son nouveau bébé ! Alias, Reanimator, Sixtoo, Odd Nosdam, mais aussi Buck 65, Jolie Holland ou le compositeur Mark Isham, et on en passe quelques-uns… Mais peu importe le nombre de fées, il suffit d’une Carabosse pour que la belle aille piquer un roupillon prolongé aux tréfonds de notre collection de disques !
Dieu merci, "Human The Death Dance" semble avoir échappé aux malédictions, on lui promettrait même volontiers un séjour prolongé pas loin de nos platines. Tout d’abord, on retrouve avec un bonheur non dissimulé l’art du Sage, entre tours de passe-passe hallucinants de maîtrise tranquille (Civil Obedience) et interprétations d’une rare expressivité (Good Fashion).
Plus apaisé (tout est relatif) que "A Healthy Distrust", moins ouvertement agressif et vindicatif, ce nouvel album semble plus imprégné de mélancolie et d’angoisse. Les rythmes et accompagnements offerts par les invités, variés et inventifs, sont autant d’écrins pour les diatribes du MC américain. Mention spéciale à Mark Isham : ses instrumentations très légèrement emphatiques se marient à merveille à la scansion volontiers démonstrative de Sage Francis (Waterline), au Keep Moving orchestré par Alias ou encore à l’accompagnement live sur Going Back To Rehab.
"Human The Death Dance", essai gargantuesque et souvent grandiose, n’évite pas quelques longueurs, un écueil que Sage Francis avait intelligemment contourné sur "A Healthy Distrust". Mais il réussit à rester compact et cohérent tout en proposant une plus grande variété musicale et une ambiance globalement plus aérée : loin des clichés clinquants entretenus par quelques poids lourds cacochymes, Sage Francis continue à proposer une vision personnelle du hip-hop, basé sur l’introspection et la remise en question. C’est suffisamment rare pour être salué très bas.
- Publication 356 vues12 mai 2007
- Tags Sage FrancisEpitaph
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