Silver Jews

Les Silver Jews ont longtemps été considérés comme un simple projet annexe de Stephen Malkmus, l?ancien leader de Pavement. Pourtant ce groupe repose également depuis sa création sur le chanteur-guitariste-compositeur David Berman. Malkmus se consacrant désormais à sa carrière solo (et avec réussite !), c?est donc Berman qui aujourd?hui mène seul la barque des Silver Jews. Ceci ne l?a pas empêché de s?adjoindre sur le 4ème opus du groupe, « Bright flight », les services de nombreux musiciens. On remarque notamment Paul Niehaus de Lambchop, qui fait des merveilles à la pedal steel guitar (on en reparlera).
On est ici dans un registre très country. Rien de très étonnant à cela quand on voit que l’album a été enregistré à Nashville, Tennesse. Mais ici il s?agit d?une country lo-fi et nonchalante, dans la plus pure tradition du rock underground américain de ces dernières années. La voix traînante de David Berman, tout à fait caractéristique elle aussi, est parfois pénible à supporter sur certains titres comme « Time will break the world ». Cependant on est rapidement charmé par la pedal steel qui enrobe la plupart des titres de l’album et notamment « Room games and diamond rain », dans lequel deux voix de pedal steel se superposent et se marient magnifiquement avec la troisième guitare. On notera aussi un « Let?s not and say we did » très rythmé et surtout le morceau « Tennessee », dans lequel apparaît une choriste qui chante à peu près aussi faux que David Berman, mais qui a le mérite de rompre une certaine monotonie.
Le résultat est dans l?ensemble plaisant. Cependant ce sont les titres les plus fouillés, à l?instrumentation la plus travaillée, qui sont les plus réussis. Les Silver Jews ne restent donc que des outsiders face aux leaders de la nouvelle country américaine (Calexico, Giant Sand) mais l?écoute de Bright Flight offre son petit lot de bonnes surprises. Surtout il met en valeur un instrument trop rarement entendu et dont on a déjà dit beaucoup de bien ici : la pedal steel guitar?