"> Sprints - All That Is Over - Indiepoprock

All That Is Over


Un album de sorti en chez .

7

Sprints porte bien son nom en enchaînant un second album en vingt mois.

Cela devient presque un gimmick mais, décidément, 2025 ressemble de plus en plus à un duplicata de 2024 puisqu’on se retrouve à parler d’albums signés par des artistes qui en sortaient déjà un l’an dernier. Concernant les Irlandais de Sprints, ceux-ci avaient même quasiment inaguré 2024 en éditant leur premier opus dans les tous premiers jours de janvier. Ils avaient ainsi fait démarrer l’année avec verve, leur post-punk incendiaire, porté par la voix intense de leur meneuse Karla Chubb ne manquant pas de charme. Pour autant, leur formule, qui consistait principalement à trousser des morceaux qui démarraient tout en tension, gonflaient pour finir par exploser, et qu’ils maîtrisaient plutôt bien, n’était toutefois pas un gage de pérennité, loin de là. Les voir enchaîner sans attendre avec un nouvel album prouve qu’ils ont la volonté de rester dans les petits papiers de ceux qui les ont remarqués l’an dernier, ce qui ressemble de plus en plus à un nouveau schéma classique, mais également qu’ils avaient a priori quelques idées pour ne pas apparaître comme un groupe éphémère ou condamné à tourner en rond.

Abandon, qui ouvre « All That Is Over », balise d’emblée le terrain. La tension est palpable avec une batterie qui martèle un rythme emphatique mais, cette fois, pas de maelstrom qui monte progressivement ni d’explosion furieuse. To The Bone poursuit dans la même veine, tout en faisant monter la tension d’un cran à coups de guitares en milieu de morceau, mais là encore l’explosion est contenue. Et ce n’est finalement que sur Descartes que la libération a lieu avec un refrain martelé avec rage par Karla Chubb, qui s’impose toujours comme la pièce centrale du dispositif Sprints. A ce stade de l’album, on se dit que le groupe déroule assez habilement un schéma néanmoins assez facile qui consiste à s’appuyer sur les fondamentaux du premier opus tout en les étirant pour éviter la répétition. L’impression est d’ailleurs confirmée par Need, morceau nerveux sans aucune imagination.

Pourtant, si, globalement, on sent Sprints pas complètement à l’aise pour effectuer sa mue ou, tout au moins, atteindre un nouveau palier, ils laissent transparaître la possibilité d’y parvenir rapidement. Rage, avec sa dynamique à la verve contenue tout en démontrant une vraie puissance de feu en est un bel exemple, mais c’est surtout le final de l’album avec Desire, morceau où le groupe s’aventure au-delà des six minutes quand, le reste du temps, un peu plus de trois minutes est la norme, qui donne du grain à moudre. Les guitares sont mouchetées, variées, à mi-chemin entre acoustique et électrique, la voix de Karla Chubb en équilibre entre parlé et chanté, superbe de tension dramatique, et le tout a définitivement de l’allure. Alors clairement, Sprints ne font toujours pas partie des grands mais ils s’incrustent dans le paysage avec quelques arguments.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Abandon
  2. To The Bone
  3. Descartes
  4. Need
  5. Beg
  6. Rage
  7. Something's Gonna Happen
  8. Pieces
  9. Better
  10. Coming Alive
  11. Desire

La disco de Sprints

All That Is Over7
70%
Letter To Self7
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Letter To Self