The Black Keys

Voilà un moment que leur retour était attendu, le duo originaire de l'Ohio a enfin répondu à l'appel. Et de la manière la plus surprenante qui soit à la première écoute du nouveau petit frère de « Brothers » et « El Camino ».

Si on tient probablement ici le disque le plus abouti de la carrière des deux compères Auerbach et Carney, on en reste pas moins abasourdi. Terminé le rock à la sauvage, un virage très serré vient d’être opéré sur « Turn Blue » et il faudra peut-être un peu de temps aux fans de la première heure pour le digérer et s’en remettre. Dans ce disque, pas de tubes en puissance façon Lonely Boy mais onze titres qui brillent par la richesse de leurs ambiances.

Weight of Love, la très longue introduction d’inspiration Pink Floydienne, offre une entrée douce et feutrée de six minutes dans un album qui ne sera qu’un enchaînement de surprises après cette première gifle. Des chœurs délicats, une guitare aux accents blues et mélancoliques et des mélodies envoûtantes : c’est donc ce que réserve ce disque à l’auditeur qui s’y aventure. Turn Blue, qui donna son nom au disque est le premier titre qui reste accroché à nos mémoires, son refrain doux et sensuel à la fois rend accro en un seul essai. Vient ensuite le tour du single, Fever, qui en a laissé plus d’un perplexe à l’époque de sa révélation au public. Il est pourtant l’un des titres les plus pop de l’album, celui qui se rapproche le plus des Black Keys « d’avant ».
Une mélodie passionnante sur On Time, un rythme joliment teenager sur Gotta Get Away et le psychédélique rock de Bullet in The Brain… Tout y est pour nous ravir et démontrer la capacité des deux anti-rockstars à nous surprendre et à se renouveler.

Il est vrai que quand on aime un groupe on voudrait qu’il reste le même, parce qu’on a peur qu’il s’oublie, mais quand le changement est réalisé avec tant de maîtrise et d’élégance il est difficile de s’en plaindre.