The Gathering

Il est loin le temps où THE GATHERING pouvait être qualifié de métal, même atmosphérique. Si on peut encore sentir parfois cette origine dans certaines harmonies vocales, ce ne sont pas ces « Souvenirs » que le groupe nous montrent dans ce nouvel album. Ils sont désormais plus à rapprocher d’un Radiohead que de leurs frères ennemis […]

Une pop qui joue sur les ambiances, assez planantes, permet à la voix de prendre toute son ampleur. Anneke van Giersbergen réalise, en effet, de très jolies mélodies vocales, des envolées (Souvenirs), sublimées lorsque la guitare devient acoustique. Elle réalise également d’étonnantes parties, beaucoup plus en puissance.

La rythmique down-tempo est efficace, la caisse-claire claquante, les ruptures en syncope, le tout appuyée par une programmation assez sobre, qui lui donne pourtant une couleur bien identifiable. Les guitares, bien que présentes, demeurent en retrait, salies et distordues, ne se montrant que lorsque cela est nécessaire. Il n’y a pas de réel son lourd mais de subtiles montées en puissance.

De riches moments de pop, comme You learn about it dont la ressemblance avec Fake plastik trees de Radiohead est, pour le moins, troublante mais aussi envoûtante à souhait… Seul réel reproche : l’utilisation de clavier à la place des cordes (We just stopped breathing) qui donne un côté très gothique un peu inutile et dérangeant tant, jusque là, tout se passait très bien. Il se révèle par contre très en place lorsqu’il ne tente pas de se faire passer pour autre chose comme sur ce Even the spirits are afraid.

Depuis 1998, avec « How To Measure A Planet? », THE GATHERING a pris une orientation qui a sans aucun doute déconcerté les fans des premières heures. Pourtant avec « Souvenirs », le groupe nous présente l’album le plus abouti en la matière et nous prouve que la voie choisie était sans aucun doute la bonne.