C’était il y a deux ans presque jour pour jour, on se souvient de ce groupe de Las Vegas au look et à l’accent british qui pratiquait une new-wave réjouissante et addictive. Ils promettaient à ce moment là que leur prochain album « les feraient stars et qu’ils allaient entrer dans l’histoire ». Prémonition ou prétention, on […]
C’était il y a deux ans presque jour pour jour, on se souvient de ce groupe de Las Vegas au look et à l’accent british qui pratiquait une new-wave réjouissante et addictive. Ils promettaient à ce moment là que leur prochain album « les feraient stars et qu’ils allaient entrer dans l’histoire ». Prémonition ou prétention, on va pouvoir juger sur pièces puisque « Sam’s Town » le second opus des Killers vient de voir le jour.
Anton Corbijn pour les photos, Flood et Alan Moulder à la production, Tim Burton à la réalisation du clip de Bones, on peut dire que Brandon Flowers et sa bande ont mis les petits plats dans les grands afin de ne pas faire mentir leur prédiction. Les Killers misent énormément sur cet album pour asseoir leur renommée déjà conséquente grâce à plus de 5 millions d’exemplaires vendus du précédent « Hot Fuss ». Bien décidés à conquérir leur patrie d’origine, ils pousent le vice jusqu’à prénommer leur album du nom d’un célèbre casino de Las Vegas. Simple coup de bluff ou coup de maître ?
Le premier single, When You Were Young, nous avait éclairé sur la nouvelle orientation que Flowers souhaitait donner au son des Killers : les synthés quoique toujours présents étaient mis sous l’éteignoir par des guitares bodybuildées. Des violons et des chœurs faisaient leur apparition, on était bien loin du son vintage de Mr Brightside et consorts. L’autre grande évolution constatée est le changement du chant de Brandon Flowers que l’on peine parfois à reconnaître. Le problème de justesse qui lui était reproché sur certains titres n’y est sans doute pas pour rien.
Hormis en de rares bonnes occasions (For Reasons Unknown, This River is Wild),on ne retrouve pas sur « Sam’s Town » le charme désuet mais ô combien plaisant des mélodies new-wave qui firent le succès de son prédécesseur. Les photos d’Anton Corbijn montrent un groupe qui veut casser son image jugée trop lisse, être un groupe de rock avec un grand « R ». Le résultat : Uncle Jonny et ses riffs lancinants, Bones où s’entrechoquent cuivres et chœurs, ou Why Do I Keep Counting et son intro tout droit sortie d’un album de Bowie période Ziggy Stardust. Pas fameux. Flowers et sa bande touchent même le fond sur Where the White Boys Dance, le titre qui n’a de bonus que l’appellation tant il vient accentuer une appréciation générale défavorable.
On ne peut donc être que circonspect sur la capacité de cet album à faire sauter la banque, les fans de la première heure risquant fort d’être déçus par l’évolution du groupe. On n’enterrera tout de même pas trop vite le quatuor de Las Vegas qui possède encore quelques atouts dans sa manche. Le Jackpot semble cependant remis à plus tard.
- Publication 410 vues13 novembre 2006
- Tags The KillersMercury
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