"> The Last Dinner Party - Prelude To Ecstasy - Indiepoprock

Prelude To Ecstasy


Un album de sorti en chez .

8

Premier album des londoniennes excentriques.

L’arrivée de nouveaux groupes dans le paysage musical, leur style et leur origine en dit toujours beaucoup sur les dynamiques à l’oeuvre. En l’occurrence, ce qui se passe depuis quelques années à Dublin est assez classique : un premier groupe qui fait parler de lui avec une proposition musicale bien identifiée et, dans la foulée, une flopée d’autres formations qui s’engouffrent dans la brèche, avec, en dépit d’identités différentes, des points communs indéniables. La capitale irlandaise est ainsi devenue depuis cinq ans environ le chaudron d’un post-punk tendu et tour à tour plus ou moins canaille ou colérique. Ce qui se passe à Londres est en revanche bien différent. Car ce qui caractérise les nouvelles formations qui apparaissent ces dernières années, c’est leur éclatement stylistique. Ne cherchons pas à remonter bien loin. Il y a quelques mois, tout le monde parlait de Bar Italia et de leur lo-fi en soi déjà assez insaissisable, aujourd’hui le quintet féminin The Last Dinner Party tient le haut de l’affiche avec un premier album qui était très attendu. Un premier album qui se charge d’éclater façon puzzle références et influences. On parle de pop baroque, faute de mieux, puisque, parmi les références qui viennent à l’esprit, on peut citer Abba, Roxy Music, Warpaint, Queen ou les Sparks, voire Kate Bush… N’en jetons plus, l’indigestion vous guette déjà.

La première question quand on se lance dans l’écoute de « Prelude To Ecsasy » est donc de savoir si on va tenir la distance et ne pas ployer sous le trop-plein souvent nocif. La bonne nouvelle est que les filles sont parvenues à condenser leur univers en douze titres et un peu plus de quarante minutes. Pour autant, cet album nécessite qu’on écarte quelques scories avant de pouvoir réellement en profiter. La pop enlevée de Sinner, qui prend effectivement des accents de Queen et Abba, fait un peu mal aux oreilles, en dépit de son entrain fédérateur. De même, les montagnes russes constantes de My Lady Of Mercy ont du mal à convaincre.

Mais, ces quelques éléments mis à part, « Prelude To Ecstasy » a fière allure. L’album brille d’abord par sa grande liberté formelle, avec des titres irrésisitibles. Il y a évidemment Nothing Matters, qui a propulsé le groupe sous les projecteurs il y a quelques mois déjà mais qu’on retrouve ici avec un plaisir non feint, ou encore l’excellent The Feminine Urge. On s’étonne ensuite de la capacité de la troupe à glisser vers une certaine forme d’intimisme. On Your Side est ainsi une superbe ballade à l’écriture limpide et magnifiée par le chant joliment maniéré d’Abigail Morris. Burn Alive s’impose grâce à ses accords sentencieux et légèrement gothiques avant un refrain aérien, Beautiful Boy séduit par son souffle limpide et encore une fois la voix d’Abigail Morris qui réussit un joli numéro. Qu’on le veuille ou non, The Last Dinner Party fait souffler un vent de renouveau sur 2024 sacrément vivifiant.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Prelude To Ecstasy
  2. Burn Alive
  3. Caesar on a TV Screen
  4. The Feminine Urge
  5. On Your Side
  6. Beautiful Boy
  7. Gjuha
  8. Sinner
  9. My Lady of Mercy
  10. Portrait of a Dead Girl
  11. Nothing Matters
  12. Mirror

La disco de The Last Dinner Party