The Tallest Man On Earth

Contrairement à l’histoire de la poule et de l’oeuf, entre Kristian Mattson et Robert Zimmerman, difficile de nier que le premier nommé est arrivé après le second. Doit on pour autant faire un procès d’intention au Suédois si son timbre et sa musique ressemblent comme deux gouttes d’eau à l’un des plus célèbres songwriters américains ? Toute la crédibilité du Tallest Man on Earth repose sur cette simple question car pour le reste il n’y a pas grand chose à redire à l’interprétation et à l’émotion que Kristian Mattson parvient à transférer à ses compositions avec seulement une guitare acoustique et une voix, cette voix nasillarde qui fait débat.

Son premier effort ("Shallow Grave") nous avait déjà convaincu que l’on tenait là bien plus qu’un vulgaire imitateur. Son deuxième album, "The Wild Hunt", vient confirmer tout le bien que l’on pensait du songwriter suédois. La formule n’a pas changé d’un iota : une guitare acoustique, une voix nasillarde et une interprétation qui vous fait dresser les poils sur les bras. Non seulement Kristian Mattson s’y connaît pour tresser de magnifiques ballades folk (Burden of Tomorrow ; Love is All) en pinçant les cordes de sa guitare mais il est capable d’y adjoindre un supplément d’âme avec son chant poignant et habité (You’re Going Back ; The King of Spain).

La folk-music de The Tallest Man On Earth a quelque chose d’intemporel. Elle aurait pu être écrite et interprété il y a 20, 40, 60 ans de cela, sans que cela nous choque. On ne sait pas trop si celui qui la chante se trouve dans une cabane de pêcheur de Leksand, dans le centre de la Suède, ou au fin fond du Minnesota et à vrai dire on s’en fiche un peu. On ne retient que le plaisir que nous procure depuis maintenant deux albums celui qui marchait sur les pas d’un géant…