Le nouvel album de Vanessa Philippe est un bijou, subtil et rutilant. Objet musical aux frontières du meilleur de la musique française et de l'indépendance américaine.

Le sentiment de retrouver une musique-amie est immédiat. Le territoire de Vanessa Philippe est aussi bien délimité que prestigieux. Dans l’univers de Galaxie 500 puis Luna, où brillent les éternels Velvet Underground et Jonathan Richman. La musique alternative américaine comme pierre angulaire d’un son chaleureux, puissant, intense. L’ombre de Lou Reed plane, lancinante et tutélaire. Elle finit par doucement s’entrelacer avec une autre présence, tout aussi  importante et que Vanessa Philippe distille à merveille. Celle d’Alain Bashung bien sûr. Pour cet alliage si caractéristique de paroles poétiques, de douceur, d’étrangeté parfois, voire d’expérimentation. Et de rock aussi, jusqu’à la saturation, mais qui sait ralentir, et user des silences et des failles pour s’épaissir, traverser des terrains plus ambigus ou simplement plus calmes.

Et c’est là que l’on comprend l’exigence et la singularité de ce nouvel album de Vanessa Philippe, qui est le fruit de ses paroles et de la musique de Naïm Amor (Calexico, Amor Belhom Duo). Un album à l’équilibre constant entre le rugissement ou le feulement des guitares de Yan Péchin, et l’ultra-délicatesse de la voix, enrobante et charmeuse.

« My Man » est un album dense et discrètement impressionnant, qui s’enracine dans le meilleur de la musique des deux côtés de l’Atlantique.

• Publication 1 248 vues6 janvier 2016
• Tags Vanessa Philippe
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