"> Young Fathers - Heavy Heavy - Indiepoprock

Heavy Heavy


Un album de sorti en chez .

7

Quatrième album du groupe d'Edimbourgh, après cinq ans d'absence.

Et revoilà le groupe de hip-hop le plus à part de la scène musicale ! Cinq ans déjà que les Young Fathers ont publié l’excellent « Cocoa Sugar », leur troisième album, et n’avaient plus fait parler d’eux depuis. Le petit hiatus est donc comblé aujourd’hui. Dans quel état d’esprit ? Ce qui interpelle en premier avec « Heavy Heavy », c’est la brièveté du disque (33 minutes), et le fait qu’on nous explique que le trio d’Edimbourgh a cherché à retrouver de l’énergie et de la spontanéité en travaillant de façon très directe en laissant tourner les magnétos pour capter tout ce qui venait. Une façon de faire qui rappelle un peu celle de la mixtape, ce à quoi ressemblait quelque peu « White Men Are Black Men Too », leur second album. Mais, la différence, c’est qu’à l’époque, les Young Fathers sortaient d’un premier album plébiscité qui, à la surprise générale, avait raflé le Mercury Prize. Sortir un second album très vite, et très spontané, pouvait apparaître comme une manière de faire retomber la pression.

Là, pour un quatrième album, après cinq ans d’absence, le contexte n’est pas le même. Mais, qu’on se rassure, les craintes tombent assez vite. Certes, le côté très spontané et court de l’album donne de temps en temps l’impression que les morceaux ressemblent davantage à des idées pas entièrement poussées à leur terme, mais la sensation reste limitée. En revanche, « Heavy Heavy » confirme définitivement que le hip-hop, case dans laquelle tombait le trio à ses débuts, même si, déjà, ils avaient l’habtitude de pousser les murs, n’est cette fois qu’un genre parmi d’autres explorés. On trouvera peut-être par moments un phrasé sur Drum qui s’en rapproche, un sample en ligne directrice sur Shoot Me Down, et c’est à peu près tout. De fait, placer « Heavy Heavy » dans une case spécifique n’est guère possible. A côté de bouts de hip-hop, vous trouverez un tapis sonore electro, un groove qui peut s’apparenter à la soul, des mélodies étirées qui, au final, ressemblent plus à de la pop psyché qu’à autre chose… sans en être pour de bon, évidemment.

L’aspect le plus frappant de l’album est en fait la volonté du groupe de créer une musique beaucoup plus lumineuse qu’auparavant. La tension poisseuse de « Dead », le côté presque gothique de « Cocoa Sugar » sont loin. Sur cet album, les Young Fathers célèbrent leurs racines africaines, notamment le temps d’un Ululation, et même si les textes restent imprégnés de colère sociale, la légèreté musicale est de mise. « Heavy Heavy », en dépit de sa brièveté, ou bien à cause de celle-ci, est un creuset à idées et à sons, parfois disparates, pas toujours facile à suivre, mais assez passionnant. Et, dans les meilleurs moments, on accroche vraiment. I Saw, le planant Tell Somebody, l’échevelé Holy Moly sont irrésistibles. Conclusion, rien de tel qu’une petite absence prolongée pour nous faire dire que, désormais, une année musicale a plus de gueule avec les Young Fathers que sans.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Rice
  2. I Saw
  3. Drum
  4. Tell Somebody
  5. Geronimo
  6. Shoot Me Down
  7. Ululation
  8. Sink Or Swim
  9. Holy Moly
  10. Be Your Lady

La disco de Young Fathers