"> Young Fathers - White Men Are Black Men Too - Indiepoprock

White Men Are Black Men Too


Un album de sorti en chez .

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A peine plus d'un an après un premier album couronné du Mercury Prize, le trio écossais remet le couvert.

L’an dernier, on pensait le Mercury Prize promis à FKA Twigs, et c’est finalement, à la grande surprise, Les Young Fathers qui ont décroché la timbale. Un succès néanmoins loin d’être usurpé et, à vrai dire, on était plutôt contents d’avoir adoubé ce premier album dès sa sortie. Un album qui se distinguait par un beau brassage, à l’image du trio aux origines diverses, en alliant la tension du rock, le raffinement de la pop ou de la soul et des flows hip-hop. A peine un an plus tard, voilà donc le trio de retour. Evidemment, s’être vu décerner un prix prestigieux change la donne et on ne sait trop si sortir un second album aussi rapidement est une façon de profiter de l’exposition médiatique plus importante pour le lancer, ou au contraire l’expression d’une volonté de vite passer à autre chose pour ne pas étirer la sauce ou enfin, plus simplement, s’il n’y a aucun calcul dans leur démarche.

Avec « White Men Are Black Men Too », difficile de ne pas se poser la question. Le titre de l’album démontre bien l’intention du groupe de continuer son grand brassage des genres, de ne pas se laisser enfermer dans une identité restrictive et s’éloigne encore d’un cran supplémentaire des bases du hip-hop, dont le trio ne s’est d’ailleurs jamais réclamé. Nest est ainsi un titre à la mélodie qui lorgne vers une pop détendue, 27 joue sur les mêmes ingrédients en glissant quelques bricolages en fond, Sirens accroche immédiatement avec un groove impeccable mâtiné d’electro. Mais à vouloir brasser les ingrédients, le groupe a un peu oublié d’écrire un album. « White Men Are Black Men Too » ressemble en effet davantage à une succession de titres assez concis qui s’enchaînent à une cadence enlevée du début à la fin. Les titres cités plaisent, d’autres fonctionnent bien aussi, d’autres, à l’image de John Doe ou Dare Me beaucoup moins, mais surtout, ce qui dérange, c’est le sentiment que ce disque pourrait démarrer et finir par n’importe quel titre sans que cela change quoi que ce soit.

De là, on en revient à notre interrogation de départ, à savoir si cela résulte ou pas d’une certaine précipitation dans l’écriture et l’enregistrement qui fait davantage ressembler « White Men Are Black Men Too » à une mixtape qu’à un véritable album. Ce côté, « emballé c’est pesé » nous fait beaucoup regretter les moments de tension maîtrisée du premier album qui alternaient avec des respirations toujours bien senties. Une certaine déception prévaut donc, mais Young Fathers reste un groupe qui compte dans le paysage d’aujourd’hui. Un peu plus de recul et de patience, et le trio repartira de l’avant, n’en doutons pas.

Rédacteur en chef
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment

Tracklist

  1. Still Running
  2. Shame
  3. Feasting
  4. 27
  5. Rain Or Shine
  6. Sirens
  7. Old Rock n Roll
  8. Nest
  9. Liberated
  10. John Doe
  11. Dare Me
  12. Get Started

La disco de Young Fathers