"> Zola Jesus - Arkhon - Indiepoprock

Arkhon


Un album de sorti en chez .

Le sixième album de Zola Jesus, éclectique et à part.

La sortie de ce sixième album a été pour Nika Rosa Danilova, alias Zola Jesus, l’occasion de déplorer sur les réseaux sociaux la médiocrité des critiques d’un site très influent dans le milieu de la musique. Pas que la critique d' »Arkhon » qui y était publiée ait été mauvaise, bien au contraire, mais Nika Rosa Danilova y déplorait le recours paresseux de son auteur à des comparaisons entre ses morceaux et ceux d’autres artistes, notamment féminines. Un propos pas inutile qui rappelle qu’effectivement, user de raccourcis en citant d’autres artistes est une facilité à utiliser avec parcimonie. Un propos teinté de féminisme aussi puisque, selon Danilova, il est encore plus courant pour des artistes féminines d’être comparées entre elles que pour leurs homologues masculins, ce qui n’est certainement pas faux non plus. Mais là où on pourra le plus comprendre l’irritation de Zola Jesus, c’est qu’il faut reconnaître que, depuis ses débuts, elle a su se créer un univers singulier. Entre propension à visiter toutes les nuances de noir, approche gothique et lyrique avec une voix puissante, production électro indus au cordeau, Zola Jesus n’a pas beaucoup d’équivalents. Ajoutons à cela qu’elle s’est toujours échinée à tout faire toute seule.

Certes, à cet égard, « Arkhon » marque une petite inflexion. Nika Rosa Danilova est plutôt du genre naturellement angoissée, la pandémie est passée par là, les émotions éprouvées pendant cette période, qui l’a même complètement tétanisée, au point qu’elle n’arrivait plus à écrire et composer quoi que ce soit, et les chansons qui en ont résulté, tout cela était tout simplement trop fort pour qu’elle soit à même de mener « Arkhon » à bien toute seule. Matt Chamberlain, collaborateur entre autres de Bowie et Fiona Apple, officie donc à la batterie tandis que Randall Dunn de Sunn O))) s’est chargé de la production. Pour le reste, « Arkhon » porte tout entier l’empreinte Zola Jesus, qui évolue plus que jamais sans cesse « à la limite de… ». A la limite de la « torch song » sur Desire, à la limite de la variété héroïque sur le vitaminé The Fall quand à d’autres moments elle se fait plus que jamais prêtresse gothique sur le puissant Sewn, ou diva mélancolique de haute volée sur les magnifiques Into The Wild ou Fault. 

On pourrait avoir un sentiment de changement de pied permanent si cette empreinte gothique ou au minimum en clair obscur n’était pas aussi prégnante sur chaque facette que nous offre Zola Jesus. Dire qu’on la suit à 100% dans chacune de ces inflexions serait exagéré mais « Arkhon » n’en a pas moins un véritable pouvoir d’attraction, voire de fascination. Et on sait déjà qu’on entendra pas beaucoup d’albums dans la seconde moitié d’année qui impressionneront autant par la puissance de leur production, les talents de chanteuse de son auteure et la force de son univers. Définitivement à part, sans comparaisons.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Lost
  2. The Fall
  3. Undertow
  4. Into The Wild
  5. Dead & Gone
  6. Sewn
  7. Desire
  8. Fault
  9. Efemra
  10. Do That Anymore

La disco de Zola Jesus