"> Festival Dans la série des inaperçus 2003 - Indiepoprock

Festival Dans la série des inaperçus 2003

Pas de blagues pour cette première date consacrée à la jeune garde belge.

Mardi 28 Janvier

C’est devant une salle clairsemée que Starving entame les hostilités. Le groupe propose une pop plutôt 80’s à la rythmique groovy qui accentue les déhanchements d’une chanteuse malicieuse. Vêtue d’une courte robe chinoise rouge, cette espiègle aux cheveux de jais essaye tant bien que mal de faire réagir une salle qui bien que réceptive n’en demeure pas moins immobile. Il est vrai que si cette Allumeuse vous entraîne à La plage, ça ne sert à rien de s’énerver.

Après une balance faite en direct, Girls in Hawaii et ses trois guitares prennent possession de la scène. Début en douceur. Progressivement se développe un set pop à l’efficacité ravageuse alors que des vidéos d’un Hawaï des 60’s et 70’s viennent s’inscrire en surimpression. Loin d’un Magnum en chemise à fleurs on pense plutôt à dEUS, mais l’influence est traitée avec finesse et efficacité. On attend impatiemment un album à sortir cette année.

Si My Little Cheap Dictaphone est un projet solo de Redboy, c’est pourtant un trio qui apparaît sur scène sur une reprise acoustico-féminine du Wonderwall d’Oasis. Le groupe fait preuve d’une grande maîtrise, pour un folk rock efficace. Seule une voix parfois trop criarde peut rebuter l’auditeur mais une prestation réussie dans l’ensemble.

Mercredi 29 Janvier

Le public à répondu à l’appel pour cette deuxième soirée qui s’annonce sur le papier plus énergique. Les premiers à s’y coller sont les insipides 13th Hole qui nous assènent un set noisy pour un groupe sans charisme et une musique à la platitude impressionnante. Bref beaucoup de bruit pour rien.

Retour à la civilisation musicale avec Frigo. Fiers d’un 5-titres de grande qualité, le groupe quimpérois joue et dénoue les atmosphères. Morceaux post noise electro où l’instrumental prime sur le chant d’un chat écorché. Malgré un chanteur-guitariste parfois un peu absent sur scène derrière une guitare à paillettes argentées, l’ensemble reste très cohérent, les samples réfléchis. Le succès est là. Soutenu par une garde de fans, le groupe revient pour un rappel imprévu conclu par le larsen rock d’une guitare laissée à l’abandon.

C’est devant un public déjà acquit que Dead Pop Club fait une entrée plus que laborieuse mais comme un diesel, une fois parti : ça dépote ! S’enchaînent alors de petites bombes pop punk où se croisent rythmiques endiablées et mélodies entêtantes. C’est avec une reprise des Clashs que Dead Pop Club boucle ce concert en « triomphe ». Une interrogation cependant : ce groupe a-t-il été programmé pour faire une date à succès, car sa notoriété, même si relative, était loin d’en faire un inaperçu…

Jeudi 30 Janvier

C’est devant une salle désertée, par un public peut-être effrayé par une tempête de neige qui n’est jamais venue, que Stasola assène son rock à gros son, noisy et surtout instrumental. Les ambiances semblent choisies avec autant de réflexion que les vidéos et diapos passant sur les différents écrans de Glaz’Art. Malheureusement malgré une volonté d’originalité, l’ensemble demeure plutôt linéaire.

Reproche que l’on ne peut faire aux grenoblois de [Melk]. Tout de noir vêtu, le quintet ne cache pas son plaisir d’être sur scène et propose un set envoûtant. Electro pop, trip-hop, pop, etc… Les samples sont d’une rare richesse, de Schubert à un bruitisme expérimental, et surprennent un auditeur attentif. La voix de Sabrina permet d’ensorceler définitivement la salle et s’assurer ainsi un franc succès parachevé par un morceau « disco ».

C’est le transalpin Fabio Viscoglioso qui clôture la soirée. Un chant en italien pour une ambiance de crooner parfois un peu désuète. Le résultat reste intéressant : rock malgré tout mais sans excès. Peut-être en profite-t-on d’ailleurs un peu plus sur disque, tranquillement installé dans un canapé ?…

Vendredi 31 Janvier

Dernier soir sous dominante eighties. Asyl propose un punk glam, hot wave aux rythmes entraînants et riffs accrocheurs. Le groupe est sans aucun doute charismatique, et, le chanteur maniéré contribue pleinement à un jeu de scène travaillé : « Un, deux, trois, quatre… Je prends la pose ». Leurs vêtements blancs, nouvelle couleur de l’uniforme gothique, parfait l’effet de scène. Le groupe séduit, se sort des clichés 80’s, et après un set très efficace, Mathieu Peudupin, sorte de Sid Sirkis, Roi des sales bêtes, se jette dans la batterie qui fini en pièces. Teigneux mais plein d’avenir !

Dur de rivaliser après un tel set. Beth qui a adopté la même tenue de scène que [Melk] (…) s’empare de la scène sur un instrumental réussi. Pop rock en français pour un groupe qui sera sûrement signé pour son prochain album. Si les musiciens ont une réelle personnalité et proposent d’intéressantes idées, la chanteuse, quant à elle, déçoit par son manque de présence. Le public semble pourtant conquit…

Pour conclure le festival : Madinka. Derniers protégés de Nicolas Sirkis, on comprend rapidement pourquoi. Pourtant si chez leurs cousins de Daisybox, nous sentons des influences mais une propre créativité, de Madinka au plagiat, il n’ay a qu’un pas. Le public ne s’y trompe pas d’ailleurs, alors que le groupe a assuré les premières parties de la tournée d’Indochine, il est absent de cette soirée ; Daisybox, l’année précédente faisait salle comble… En d’autres termes, si cela reste bien fait, trop c’est trop !!!

Cette année encore, le Festival a répondu à l’appel pour proposer une riche sélection de groupes indé qui malgré certaines incohérences et interrogations, devraient pour la plupart faire parler d’eux comme l’ont fait auparavant Tahiti 80, Eiffel, Mickey 3D ou Prohom. Si les festivals qui tentent de faire découvrir de nouveaux artistes plein d’avenir sont nombreux, rares sont pourtant ceux qui ont l’écho de ce Festival qui ne passe pas si Inaperçus que cela.

Chroniqueur