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Interview de Baxter Dury

Interview de Baxter Dury

Ton « Happy Soup » a rencontré un bon succès, surtout en France, ça a été difficile de te remettre au travail après ça ?

Oui c’est toujours difficile… Je ne sais pas je dirai que ce n’est jamais simple de réussir à faire quelque chose qui me convient, que j’aime vraiment. Donc oui c’est plutôt dur.

 

Comment tu travailles, comment se construit un album de Baxter Dury ?

Je m’assois et j’attends. Plus ou moins…

 

C’est pas mal pour quelqu’un qui ne fait qu’attendre ! Et comment aimerais-tu que je parle de ton album ?

J’aimerais que tu le décrives comme tu veux. Je ne peux pas vraiment te conseiller. Comme tu le sens.

 

Qu’aimerais-tu dire à son propos alors ?

J’y pense pas trop en fait. J’essaye d’avancer, de ne pas m’arrêter à l’album donc finalement j’y pense assez peu.

 

Mais peut-être que tu peux me dire, où aimerais-tu qu’on écoute ton album ?

C’est difficile encore une fois, j’aime laisser les gens choisir. Je n’essaye pas de le vendre, c’est personnel. Après je peux t’imaginer l’écouter dans un avion qui fonce vers le milieu de l’océan !

 

Il y a peu de chances que ça m’arrive. Récemment tu as collaboré avec Étienne de Crécy, tu chantes sur un des titres de Superdiscount 3. C’était cool de faire de l’électro ?

Oui ! C’était très sympa, lui même est quelqu’un de très sympa. Je pense qu’on a passé plus de temps à manger ensemble qu’a travailler vraiment.

 

Quand on écoute ce titre avec Étienne de Crécy on a l’impression que tu la joues un peu en mode Barry White. T’en penses quoi ?

Je prends ça comme un compliment bien sûr. Et sinon l’album est bien reçu par la critique ?

 

Je ne sais pas trop, moi j’aime bien en tout cas. Sinon ça te plaît cette image de dandy qu’on te prête souvent ?

Je ne sais pas, c’est un accident en fait. Ce n’est pas complètement voulu. Je ne sais même pas vraiment ce que ça veut dire, je pense que c’est un concept assez français. Je ne sais pas si c’est vrai, c’est juste basé sur certains traits de caractère…

 

Et finalement ça te plaît ?

Oui je pense que c’est pas mal. C’est toujours marrant d’avoir une sorte de rôle à jouer, un personnage à occuper. C’est bien de pouvoir faire croire qu’on est quelqu’un d’autre.

 

Maintenant je peux te demander 3 titres ? Tout d’abord celui que tu préfères jouer en live:

Ça doit être Trellic, parce qu’on la joue au milieu du concert donc c’est très facile. On préfère toujours les plus faciles. J’aime pas faire trop d’effort.

 

Celle que tu écoutes le matin quand tu te réveilles après une bonne soirée.

Euh… Je pense que ce serait une chanson de Roberta Flack. Il y a un album qui s’appelle First Take. Ça sonne très 60’s. Et je ne mettrai pas qu’un titre, mais tout l’album plutôt.

 

Et enfin, une chanson que tu écoutes en secret parce que t’en as un peu honte…

Lilly Alen ? Ou alors Phil Colins. Ou alors cette chanson, je ne sais plus de qui c’est. Je vais la chanter [il se met à fredonner]. C’est tiré du film Arthur. C’est une chanson très ringarde des années 80. Ça a été un énorme tube. J’arrive pas à me souvenir qui chantait ça, mais c’est génial et vraiment ringard.

 

Ok j’écouterais ça ! Dans « It’s a pleasure » je pense que ma chanson préférée est Wintery Kisses. Tu peux m’en dire un peu plus dessus ?

Bah en fait c’est sur les choses qui ne devraient pas arriver. Et c’est en hiver.

 

C’est tout ?

Oui. (rires)

 

Dans cette chanson selon moi le truc qui fait tout ce sont les voix féminines, elles donnent sa personnalité au morceau. Quelle place accordes-tu à ces voix dans ta musique ?

C’est un petit gimmick que j’utilise pour compenser mon manque de voix et de chant des fois (rires).

 

Maintenant on peut parler un peu de ton père si ça ne te dérange pas. J’ai l’impression qu’il t’a donné sa voix, il t’a donné quoi d’autre ?

Et bien, l’idée de faire ce que je veux faire, travailler dur, être un peu fou parfois, et puis être fier d’être différent.

 

Mon père aimait le tien, moi j’aime ce que tu fais, tu penses que mon fils écoutera la musique de ton fils ?

Non, mon fils sera mathématicien !

 

Ça te plairait qu’il fasse de la musique ?

Il fera ce qui lui semble bien, si c’était de la musique je pense que ce serait plus de la musique classique. Bon, il a que 12 ans, mais il est déjà obsédé par les maths en tout cas.

 

On verra bien. On a dit tout à l’heure que « Happy Soup » avait plutôt bien marché. Ça te plairait d’être mainstream ?

Je veux une piscine. Et comme je le dis souvent, je veux un hélicoptère aussi. En fait je veux les avantages du mainstream.

 

Tu veux les avantages, mais t’aimes pas l’idée même d’être mainstream ?

Bah en fait j’y pense pas tellement, c’est juste de la musique. Y’a rien de mal à être populaire, on essaye tous de l’être, mon père l’était, il a acheté une grande maison.

 

Avec un hélicoptère ?

Eh non… Mais en fait je fais juste de la musique. Mais tu vois parfois des choses un peu underground deviennent mainstream du jour au lendemain. Je pense qu’il ne faut pas trop y penser et continuer à faire sa musique.

 

Voilà on arrive à la fin de l’interview, et j’ai l’habitude d’essayer d’ouvrir un peu pour finir, donc s’il y a une question que je ne t’ai pas posée, que personne ne te pose, et que t’aimerais que je te pose, c’est le moment !

Je ne sais pas… Je ne cherche pas des questions qui pourraient être posées, mon esprit n’est pas préparé à ça ! Je pense que c’est ton boulot… (rires) Sinon on peut essayer de faire un moment de silence. Tu peux écrire ça « Un moment de silence ».  Ou alors un moment de réflexion sur nous-mêmes c’est mieux. Écris ça plutôt (rires).

 

Allons-y alors ! [nous fermons les yeux pendant quelques secondes] Voilà c’est terminé ! Merci, c’était un plaisir de te rencontrer aujourd’hui.

 

Interview réalisée à Paris le 9 février 2015.

Chroniqueur
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