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Interview de HushPuppies

 « The Bipolar Drift », troisième album des flamboyants Hushpuppies, arrive dans bacs le 21 mars. En exclu et avant une nouvelle tournée, le groupe parle de sa dernière production avec fierté et moustache.
Votre dernier album date de 2007, votre troisième album est très attendu. Qu’avez-vous fait depuis la tournée Silence is golden ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on n’est pas parti en vacances. On a commencé la composition de notre troisième album très vite après cette deuxième tournée. Malheureusement, notre label Diamondtraxx a mis la clef sous la porte. On a donc perdu beaucoup de temps à chercher un label pour finalement se rendre compte qu’on était jamais mieux servi que par soi même. D’où l’envie de produire ce troisième album tout seul et de signer une licence pour le sortir. La route a été plus longue que prévu mais le résultat n’aurait sûrement pas été le même si on avait fait les choses plus rapidement comme sur nos deux premiers disques.

« Bipolar Drift » est beaucoup plus riche et produit que vos précédents albums. Comment a-t-il été écrit ? composé ?
On fait toujours des bœufs tous les cinq d’où se dégage l’ébauche d’un morceau. Vient ensuite une mélodie et des textes. On a eu plus de temps pour faire ce disque, les morceaux ont donc été plus travaillés, remaniés et certains même abandonnés pour ne garder sur l’album que des morceaux cohérents entre eux.

C’est qui ce Lawrence Lawford ? votre coiffeur ?
Pas du tout. Durant l’écriture nous avons fait une découverte majeure : « La Dérive Bipolaire », soit le chemin invisible mais inéluctable de l’homme et son incapacité à apprendre de ses erreurs à travers l’histoire. Ce concept est développé par Lawrence Lawford, scientifique et philosophe anglais du 19ème siècle. Nous avons eu vent de ses travaux par l’intermédiaire d’un ami dont la famille descendrait plus ou moins directement des Lawford.

Et avec ca, un aspro ? Sérieusement, « Bipolar Drift » a des sonorités un peu krautrock jamais entendues chez les HP. On retrouve aussi des sons légèrement new wave comme sur Frozen battle. Qu’est qui vous a mené vers ça ? De nouvelles influences musicales ?
Déjà sur nos anciens morceaux, il se dégage une influence Krautrock, seulement au fur et à mesure de la composition les longues plages musicales répétitives ont été gommées au profit de l’efficacité et du format pop de nos chansons. Sur ce troisième disque, on ne s’est pas imposé de règle et on s’est autorisé beaucoup plus de choses.

Le résultat est clairement visible. C’est votre première collaboration avec Axel Concato. Comment s’est passé votre rencontre ?
Nous nous sommes rencontrés par connaissances interposées, mais on avait vraiment le désir de travailler avec quelqu’un pour cet album. On voulait donner nos chansons à quelqu’un pour qu’il y mette sa patte et amène les morceaux encore plus loin. C’est aussi de cette rencontre que viennent les sonorités plus new wave de « the bipolar drift ». Pour ce qui est de l’enregistrement, Axel travaille en binôme avec Maxime Le Gil du studio +30. Il agit plus en temps que réalisateur et Maxime s’occupe de mettre ses idées sur la bande. On lui a fait entièrement confiance  au point de lui donner le final cut à plusieurs reprises. On est franchement content de ce choix. 

La pochette de l’album de la pochette tranche franchement avec vos précédentes réalisations. Une volonté de couper avec l’époque Diamondtraxx ?
Pas forcement de l’époque Diamondtraxx qui était un très bon moment. On n’a pas choisi de quitter notre label, c’est simplement que les temps sont durs pour les petites structures indés et que certaines sont contraintes à la fermeture. Sur ce nouvel album, on a voulu marquer le coup et montrer que nous évoluons et que nous ne sommes pas simplement un groupe cantonné au garage rock. De fait, se remettre en photo sur la pochette n’allait pas du tout dans ce sens et l’illustration de Julien Pacaud s’est imposée d’elle-même, tellement, elle synthétisait tout ce qu’on évoque sur cet album.

Phoenix a eu un Grammy Award, Izia et Lilly Wood nominés aux Victoires de la musique… l’indé français semble sortir un peu de l’ombre. Vous en pensez quoi ? Vous visez cette reconnaissance ?
C’est une très bonne chose et cela prouve que les choses changent peut être un peu… sinon, on ne pense pas qu’il faille attendre une victoire de la musique ou chercher a en avoir une. Le propre des Hush, c’est de faire la musique qu’on a envie de faire sans se poser de questions. Si les récompenses arrivent par la suite tant mieux mais ce n’est pas une fin en soi.

Nouvel album, nouvelle univers, nouveau graphisme… et nouveau bassiste !
Guillaume, qui est dans les Hush depuis la première heure,  nous avait depuis longtemps dit qu’il arrêterait après le studio. Ce n’était pas une surprise pour nous et on a donc cherché autour de nous. Marc Zory-Casali s’est imposé naturellement. On se connaissant déjà, il est très fort à la basse (et même pour beaucoup d’autre chose…) et  surtout … il a une moustache. Et bien, sûr il était à fond pour partir dans l’aventure HP même s’il a pas mal d’autres projets parallèles comme Arun Tazieff, feu Sheraff et Franz Is Dead. C’est beau la jeunesse !

Comment vous sentez vous à quelques jours de la sortie du symbolique 3ème album ?
Mature. Non, en fait un peu comme à chaque fois, le disque est prêt et il n’a plus qu’à être écouté par les gens. Et c’est ça le pire. 2 ans de boulot dépendent de l’accueil du public, c’est toujours un peu angoissant mais on reste confiant.

Qu’attendez-vous de Bipolar Drift ?
Que les gens l’aiment et l’écoutent jusqu’à l’épuisement, ce qui nous permettra de partir en tournée un peu partout pour défendre ces nouveaux titres sur scène.

Avez-vous des projets en vue (collaboration, reprise, musique de pub,etc…) ?
Pour le moment, on bosse le live, il viendra peut être ensuite le temps pour le reste. On pense à de nouvelles reprises pour étayer le live, mais on n’a pas encore choisi.

Vous avez déjà écumé toutes les salles et gros festivals avec un nombre impressionnant de concerts. A quoi ressemblera cette nouvelle tournée ?
Elle commence déjà bien avec 22 dates prévues ces deux prochains mois, en commençant le 25 mars à La Défense, le 27 avril à Paris, puis un peu partout en France. On fait aussi le printemps de Bourges, les Francofolies, …  d’autres dates sont à venir (en ligne sur www.hushpuppiestheband.com). On attend la sortie de l’album et le début de la tournée pour caler les festivals d’été !

Qu’est devenu le furet empaillé, fidèle compagnon de vos tournées ?
Il se repose au local de répète, il est très fatigué des deux dernières tournées, un peu comme Guillaume…

Merci à vous et bonne chance

Chroniqueur
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