">
Après The Divine Comedy la semaine dernière, c’est encore un monument de la musique qui fait escale à Brest. Archive, fondé en 1994, fête actuellement, via une énorme tournée, les 25 ans du groupe protéiforme.
Lancée en mai pour 3 dates, puis reprise en septembre jusqu’à début décembre, la rétrospective s’annonce excitante en tout point. Les 2h30 de concert confirmeront pleinement.
Avant même la première note, c’est une Carène plongée dans une ambiance un peu spéciale qui s’apprête à applaudir le groupe londonien. Un bruit de fond qui pourrait être celui d’un avion sur une piste de décollage. Un éclairage minimaliste, qui laisse en grande partie dans le noir. On ne sait pas vraiment à quelle sauce on va être mangés, et rien n’est fait pour nous aiguiller.
Ça y est, le groupe entre sur scène et attaque directement avec You Make Me Feel. J’en ai presque les larmes aux yeux tellement ce morceau fait remonter de souvenirs. L’interprétation est grandiose. Maria Q a une voix envoûtante et transporte le public dès le premier morceau. Chapeau !
Le reste du show sera du même acabit. Musicalement c’est fort, très fort. Que ce soit pour le volume comme pour l’émotion, difficile de rester de marbre face à ce déferlement sonique. Avec une qualité acoustique particulièrement au rendez-vous, l’électro-rock d’Archive prend tout son sens. La batterie se détachant d’une manière vraiment cinglante et donnant toute sa puissance aux morceaux joués. Et le groupe n’hésite pas à faire des cassures et changements de rythmes, comme ils savent si bien le faire.
Le concert est prévu comme un best-of de 25 ans de carrière (et non un jubilé je l’espère). Sur scène, chacun occupe sa place et prend clairement du plaisir. C’est assez dingue de voir Darius Keeler bouger comme un gamin de 20 ans (surtout avec sa gestuelle si particulière). On pourrait croire que c’est son premier concert tellement il s’éclate et se promène sur toute la scène pour encourager ses collègues. Tout l’opposé de Danny Griffiths qui reste stoïque derrière ses claviers. Pollard Berrier a lui aussi un style inimitable. Avec son chapeau vissé sur la tête et ses cheveux qui lui tombent bien plus bas que les épaules, impossible de le confondre avec qui que ce soit d’autre. Maria Q, qui chante les parties féminines, va étonnement s’éclipser un morceau sur deux. Alors que bien souvent les chanteurs qui ne sont pas utilisés sur tous les morceaux restent sur scène, cette dernière préfère retourner backstage et revenir à chaque fois. Quant à Dave Pen, il assure le spectacle, tantôt à la guitare, tantôt au chant, tantôt aux deux. J’ai toujours trouvé sa voix magnifique, je confirme.
Preuve s’il en est que le groupe aime les morceaux à rallonge, ce ne sont « que » 18 titres qui seront joués ce soir. Étant donné la longueur du set, cela donne une idée de l’application que met la formation à offrir tout ce qui est possible de chacune de leurs créations.
C’est Again qui sera le dernier morceau interprété ce soir. Avec son intro tout simplement grandiose, la boucle était bouclée. Archive venait de nous faire revivre les 25 premières années de leur histoire. On attend la suite avec impatience ! Le public a d’ailleurs très largement apprécié la prestation, et serait bien reparti pour une heure de rab.