"> Festival Primavera (1/3) :: Barcelone [Forum] :: 27 mai 2010 - Live Report - Indiepoprock

Festival Primavera (1/3) :: Barcelone [Forum] :: 27 mai 2010


Avant même le début de la grande saison estivale des festivals, le Primavera Sound est devenu un des rendez-vous immanquables des fans de rock indé. A proximité de la mer, dans le site unique du forum de Barcelone, le Primavera propose une affiche invraisemblable, florilège de ce qui se fait de mieux en 2010. C’est […]

Avant même le début de la grande saison estivale des festivals, le Primavera Sound est devenu un des rendez-vous immanquables des fans de rock indé. A proximité de la mer, dans le site unique du forum de Barcelone, le Primavera propose une affiche invraisemblable, florilège de ce qui se fait de mieux en 2010. C’est donc avec une certaine impatience que l’on aborde la première journée du festival…

Pour entamer les hostilités sous les meilleurs auspices, l’enthousiasme communicatif de Titus Andronicus (photo 1) fait merveille. A grands renforts de moulinets de guitare, de refrains braillés avec une jubilation visible, les Américains secouent la scène Pitchfork ; les chansons se suivent et se ressemblent un peu d’autant que l’interprétation, certes vigoureuse, est également approximative mais l’énergie du groupe est galvanisante (on pense au Spinto Band des débuts), à tel point qu’on est déçu de les quitter si vite.

The XX (photos 2 et 3), en comparaison, donnent dans le statisme le plus total. Sentiments mitigés car les chansons sont là et bien là ; leur sobriété se prêterait mal à une sarabande endiablée. Les Anglais semblent cependant encore un peu jeunes pour donner une réelle épaisseur et une intensité à la restitution scénique de leurs merveilles… A tel point qu’une grande partie du public semble se foutre complètement du concert : à peine s’éloigne-t-on de la scène que les bavardages ibères prennent, hélas, largement le pas sur la musique.

Barcelone, terre de contraste : après les jeunes dépressifs de The XX, les anciens de Superchunk (photo 4) prennent d’assaut la grande scène pour un show très huilé. L’ambiance très college rock 90’s rappelle quelques bons souvenirs aux nombreux trentenaires et le groupe semble prendre un plaisir non feint à enchaîner les bombinettes power-pop. Le set dérape de façon bienvenue lorsque le meneur de Les Savy Fav entre en scène pour l’un des derniers morceaux. Il insuffle sa folie furieuse au reste des musiciens pour une fin de set trépidante.

On aura pas attendu bien longtemps pour connaître le premier grand moment de cette édition 2010 en terre catalane. On le doit au collectif canadien à géométrie variable, Broken Social Scene (photo 5), ce qui est tout sauf une surprise. Les deux leaders, Kevin Drew et Brendan Canning, revenus de leurs petites escapades en "solo", se partagent alternativement le micro. Canning, qui a rasé sa barbe, ressemble de loin à Margaret Thatcher (sic) mais quand il martyrise sa 6 cordes on arrête de rire et on ouvre grand les yeux et les oreilles. Fidèle à sa réputation, le collectif n’hésite pas à faire participer quelques convives à la fête (dont un membre de Pavement). Promotion oblige, les titres de leur dernier album, "Forgiveness rock record",  sont nombreux (World Sick ; Texico Bitches ou encore Forced to Love) mais ce sont les plus anciens (énorme Stars and Sons) de leur discographie qui recueillent évidement les meilleurs suffrages.

L’avantage et l’inconvénient d’un festival comme le Primavera Sound c’est que l’on a pas une minute de répit tant les concerts s’enchainent. La joue encore bien rouge suite à la claque canadienne et en attendant que Stephen Malkmus ne fasse de même de l’autre côté, on part jeter une oreille au set de The Big Pink (photo 6) sur la scène Pitchfork. On regrette assez vite ce choix tant Robbie Furze et ses acolytes sont irritants à voir jouer en live, l’arrogance anglaise dans tout ce qu’elle a de plus nauséabond. Si encore la qualité du set était au rendez-vous…

Arrive enfin l’un des moments les plus attendus du festival. Avec une setlist en acier trempé, constituée exclusivement de classiques, le concert de Pavement (photo 7) est un moment à part. Le groupe démarre sur les chapeaux de roue avec un Cut Your Hair toujours aussi dévastateur et ne lèvera presque jamais le pied. Les petites réserves que l’on pouvait avoir sur la prestation du Zénith volent en éclats devant le plaisir évident que les musiciens prennent à jouer ensemble : oublié les sourires narquois d’un Malkmus mi-figue mi-raisin : ici tout le monde semble ravi et le public ne s’y trompe pas. Tous les plus grands titres de la discographie de Pavement défilent à un rythme effréné ("Terror Twilight" reste assez vite abordé). Quelques guest stars venues de The Fall ou Broken Social Scene viennent partager ce moment particulier avec le groupe. La foule, compacte, reprend les paroles et acclame les musiciens : on reste stupéfait de voir une telle marée humaine chanter les refrains de Pavement mais le concert le mérite bien…

Cette première soirée s’achève sur le show de Delorean, les locaux de l’étape. Pâtissant d’un son beaucoup trop approximatif, le concert peine à décoller, malgré un batteur à l’efficacité certaine. On peut parler de déception car les excellents albums du groupe ("Subiza" et "Into the Plateau") avaient contribué à faire naître des attentes autour de Delorean.

Mais cette petite déconvenue n’est rien à côté de ce qui attend le festivalier désirant découvrir les merveilles du taxi nocturne barcelonais…

>> Lire le live-report du vendredi 28 mai (2/3)

>> Lire le live-report du samedi 29 mai (3/3)

Par Christophe et…

Chroniqueur
  • Publication 260 vues27 mai 2010
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