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Le 14 Mars, Goo Goo Blown (le bonhomme) revenait défendre son album "Devilish FantaZiäh" à la Scène Bastille. Alors que quelques vieilles badernes de la rock-critic usent pas mal d’encre sur le revival yéyé, on préfère se plonger dans les mélodies lyriques et sombres de Goo Goo Blown (le bonhomme).
La Scène Bastille est relativement calme lorsqu’on rentre dans la salle, ce soir Goo Goo Blown (le bonhomme) joue seul. Et lorsque les lumières s’éteignent, le groupe arrive calmement et démarre avec Bal(l)ade Nocturne. Entre post-rock aérien, violons emphatiques et embardées métalliques, le morceau traverse diverses ambiances, comme pour mieux accompagner les envolées lyriques de Matthieu, dont la voix balaie facilement plusieurs octaves.
Dès le début du set, Goo Goo Blown (le bonhomme) installe ses thèmes romantiques et un brin gothiques, rappelant parfois Tim Burton, notamment sur la puissante introduction de I’ve got my own private killing company for assisted suicides (Corporate And National Death Yard), sur laquelle on entrevoit un clin d’oeil au compositeur Danny Elfman. Tout en cordes énervées, le groupe propose une entrée en matière des plus efficaces, avant de traverser plusieurs ambiances, tantôt assauts de guitares héroïques, tantôt climats morbides, emportant les spectateurs dans quelques rêveries féériques perturbées par les guitares noisy.
Le set de Goo Goo Blown (le bonhomme) est relativement nerveux, notamment grâce à certains titres assez puissants comme Subaquachaotik warriors ou encore Daisy Soup & Pork Breast (to nuzzle in Dunwich), mettant les guitares un peu trop en avant par rapport aux cordes, échangeant au passage un peu de l’ambiance romantique de l’album contre une énergie un peu plus brute sur scène. Mais le véritable morceau de bravoure du concert restera le splendide My Too-Busy Wife, dont la construction vocale se conclue sur un échange entre Florence et Matthieu, où leurs textes, quelque part entre Lovecraft et Houellebecq, se superposent, sans pour autant que l’ensemble ne perde sa force mélodique.
Goo Goo Blown (le bonhomme) quitte la scène au bout d’une heure environ, revient pour un rappel avec notamment Fantaisies Démoncales, dont l’alternance calme/énervé, Français/Anglais, et le refrain ("Je suis un Pervers !") trouvent une force non négligeable en live. Et lorsque les lumières se rallument, il est temps pour nous de quitter l’univers fantastique de Goo Goo Blown (le bonhomme).