">
Samedi soir, j’étrennais une nouvelle salle à mon compteur, le Run Ar Puns de Châteaulin. Non pas que la structure soit toute neuve. Au contraire, elle vient de fêter ses 40 bougies (j’en approche aussi). Mais le hasard a fait que je ne m’y étais jamais rendu. C’est le passage de It It Anita, groupe belge hautement recommandable, qui aura été le déclencheur.
Lysistrata était initialement prévu pour les accompagner, mais ces derniers, suite à un gros coup de fatigue, font une petite pause. C’est donc La Jungle qui s’ajoute à cette date bretonne. Impressions.
Le public n’aura pas droit à un échauffement. Pas de mise en bouche ni de préliminaires. Les It It Anita frappent fort, direct, et sans sommation. Les premiers accords et les premiers coups de batterie font déjà s’affoler le compteur de décibels de la salle. Le pauvre ne redescendra pas avant la fin du set. C’est parti pour s’en prendre plein les oreilles. La salle étant assez petite (d’une capacité de 350 personnes) et en forme de cuvette, le contact est direct entre le groupe et son public. Et on sent qu’ils aiment ça. Très vite on retrouve le guitariste à se promener au milieu des spectateurs, à faire le tour de la salle, et à enrouler certaines personnes avec le câble de sa guitare. Les quelques discours entre les morceaux sont courts, mais intenses. La musique est rapide, forte, mais remplie d’émotion, de bonne volonté et de passion. Cela se ressent. Mais jouer comme des bourrins ne suffit pas. Et au delà de ça, ils n’hésitent pas à prendre quelques risques. Comme sur le morceau Denial, où les 4 garçons plein d’avenir se déplacent sur le devant de la scène pour en faire une partie a cappella. Étonnant, déroutant même, mais un beau symbole de maturité. Si aucun temps mort n’est à déplorer, la fin du set est elle une apothéose assez originale. Toute le groupe descendant dans la fosse (il aura fallu l’aide de quelques techniciens pour y apporter la batterie !) et y jouer le dernier morceau. Si l’expression « être au plus près du public » était un groupe, ce serait probablement It It Anita.
J’allais oublier l’autre petit moment sympa, la présentation de Laurent, l’ingénieur son du groupe. J’étais resté perplexe devant la photo et le nom de leur dernier album, ma lanterne est maintenant éclairée. Il s’agit ni plus ni moins d’un hommage au monsieur.
C’est La Jungle qui prend le relais. Juste le temps de nettoyer le sang qui a coulé de nos oreilles, et on relance la machine. Le batteur de It It Anita les présente comme étant « un mètre nonante sept de puissance ». Si la périphrase peut fait sourire, force est de reconnaître qu’elle s’approche de la vérité, les 2 membres s’appliquant continuellement à nous marteler leurs rythmiques tribales dans un format assez inhabituel. Une batterie, une guitare, un boucleur. Débrouillez-vous avec ça. Comme quoi il n’est pas nécessaire de trimbaler tout un semi-remorque de consoles et autres instruments. Même à deux, il est possible de produire une électro bestiale, hyper rapide et qui sonne très complète. Un peu dans le style de ce que faisait Spicy Box en son temps. Sauf qu’ils étaient 9 !
Un grand moment pour mes yeux et pour mes oreilles. Ces dernières commencent d’ailleurs à avoir du mal à se remettre de telles soirées. Mais quand c’est pour la bonne cause…