"> Sans titre - 2006-06-06 - Paris [La Cigale] - Live Report - Indiepoprock

Sans titre – 2006-06-06 – Paris [La Cigale]


Nomade ouverte sur le monde, et néanmoins sicilienne attachée à la mémoire de son île, Carmen Consoli a choisi de partir en tournée européenne en suivant le cours des fleuves, prolongement de la mer qui a bercé son enfance. Ce mardi soir, la plus charismatique des chanteuses italiennes a fait escale le long de la […]

Nomade ouverte sur le monde, et néanmoins sicilienne attachée à la mémoire de son île, Carmen Consoli a choisi de partir en tournée européenne en suivant le cours des fleuves, prolongement de la mer qui a bercé son enfance. Ce mardi soir, la plus charismatique des chanteuses italiennes a fait escale le long de la Seine, à la Cigale, à Paris.

Cheveux longs et ondulés, jeans court et tee-shirt vaporeux, longs colliers perlés et sourire aux lèvres, Carmen arrive seule sur scène, un tambourin dans les mains telle une gitane, pour interpréter une chanson a capella. Les musiciens s?installent ensuite, guitare, contrebasse et batterie, mais aussi violons et mandolines. Fidèle à l?esprit de son dernier album, « Eva contro Eva », Carmen a choisi une orchestration plus feutrée, un peu jazz, rappelant par moment les prestations de Gianmaria Testa. Adaptant les rythmes traditionnels siciliens, Carmen peint des scènes de vie. Notamment celle d?une jeune femme, Maria Catena (Marie enchaînée), digne héroïne d?un film comme Respiro, victime malgré elle de la rumeur : « Selon un proverbe sicilien, les mensonges, à force d?être répétés, deviennent réalité », regrette la chanteuse.

La « gamine impertinente » n?en oublie pas le rock pour autant, ni ses anciens morceaux, pour le plus grand bonheur de ses fans, majoritairement italiens, bien que l?on soit à Paris. Sur Matilde odiava i gatti, les guitares s?électrisent, le violon lui-même devient complètement psychédélique. Dans un style très Gainsbourg, en italien et en français, Carmen déclame l?histoire de cette fille qui n?aimait pas les chats. Les riffs restent tranchants sur Fiori d?arancio, qui raconte avec ironie l?histoire d?un mariage avorté « car le marié n?est jamais venu à l?église? ceci n?est pas une histoire autobiographique ! », précise Carmen en riant.

Le tempo se ralentit de nouveau lorsqu?il s?agit d?interpréter Parole di Burro et Pioggia d?Aprile, repris en ch?ur par le public. Sur les bas-côté, quelques ragazzi s?essayent au rock?n?roll, alors que d?autres tentent, avec une insistance qui laisse place tantôt à la ruse, tantôt au désespoir, de soudoyer les vigiles pour entrer dans les loges?

Carmen nous quitte sur quelques mesures de Je suis venu te dire que je m?en vais et de Bessa me mucho. Et c?est avec regret que le public se dirige vers la sortie. Dehors, il n?y a pas la fontaine de Trevi, ni même la rumeur des vespas. La dolce vita n?était qu?une illusion dissipée trop vite?

Chroniqueur
  • Publication 244 vues6 juin 2006
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