Sébastien Schuller

On attendait avec impatience la sortie du premier album de Sébastien Schuller. Surgissant de nulle part, en 2002, avec un premier EP, celui-ci avait depuis disparu de la circulation, marquant les esprits et laissant derrière lui quelques pépites pop dont on rêvait de visiter la mine. Aujourd?hui sort donc Happiness, premier album 11 titres. Nous […]

Aujourd?hui sort donc Happiness, premier album 11 titres. Nous n?irons pas par quatre chemins : rarement premier album aura été aussi bon, et rarement on aura pu entendre en France une musique aussi convaincante. C?est que Sébastien Schuller, tout comme Cyann and Ben, Playdoh ou encore Bed (pour ne citer que quelques uns de nos plus beaux déserteurs) a su se construire un style profondément personnel et ce, en dépit de la médiocrité de la production musicale française actuelle et de la concurrence outre-atlantique.

Assurément mélancoliques mais jamais moroses, les 11 morceaux qui composent « Happiness » restent toujours sur la tangente, proposant une musique lumineuse qui ne s?engouffre jamais dans sa propre tristesse. A l?écoute de cet album, on pourra songer à Radiohead, Sigur Ros, Robert Wyatt, Air, Grandaddy? mais ces influences, conscientes ou non, sont bien digérées et chaque morceau trouve sa propre originalité. Toujours personnel et riche, chaque titre est à découvrir individuellement dans le calme si l?on veut voir apparaître toutes les facettes de chaque arrangement.

Parmi les meilleurs titres de ce disque, dont certains deviendront sans doute des classiques de la pop moderne, on ne saura que trop conseiller : Weeping Willow avec sa mélodie entêtante et enivrante, le doux et délicat Sleeping Song, le beau et élégiaque Where we had never gone, le tubesque Tears coming home, et Donkey boy qui offre un bon croisement entre Radiohead et Sigur Ros. Bref, un disque destiné à devenir incontournable dans le paysage de la pop indépendante actuelle.