"> The Field - Yesterday and Today - Indiepoprock

Yesterday and Today


Un album de sorti en chez .

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Appeler son premier album « From Here We Go To Sublime » relève soit de l’optimisme béat, soit d’un don de voyance particulièrement développé. En ce qui concerne Axel Wilner, il s’agit plutôt de la deuxième solution. Le Suédois qui se cache derrière The Field a en effet livré en 2007 un premier album proche du sublime, […]

Appeler son premier album « From Here We Go To Sublime » relève soit de l’optimisme béat, soit d’un don de voyance particulièrement développé. En ce qui concerne Axel Wilner, il s’agit plutôt de la deuxième solution. Le Suédois qui se cache derrière The Field a en effet livré en 2007 un premier album proche du sublime, dans un style pourtant un peu rebutant pour les non-initiés (electro-ambiant). Deux ans plus tard, le scandinave visionnaire est de retour avec une nouvelle mouture sobrement intitulée « Yesterday and Today », une façon déguisée de nous dire que rien n’a changé ?

Toujours signé chez les Allemands de Kompakt, le nouvel album de The Field ressemble en effet comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur…au niveau du packaging. On ne change visiblement pas une formule qui gagne. 6 titres au lieu de 10 précédemment, une durée sensiblement identique (un peu plus d’une heure), Axel Wilner n’a pas souhaité révolutionner ce qui lui avait tant réussi il y a 2 ans. Il semble ne pas avoir su choisir entre rester fidèle à ce qu’il avait créé et se projeter vers quelque chose de neuf, d’où ce titre d’album équivoque. La moitié des titres auraient donc très bien pu se retrouver sur le premier album, à commencer par l’introductif I Have The Moon, You Have The Internet, long crescendo hypnotique que l’on verrait bien illustré par une vidéo à la Star Guitar des Chemical Brothers (un paysage qui défile, vu depuis un train en mouvement).

La première surprise de cet album arrive dès la deuxième piste, avec la reprise du tube des Korgis, Everybody’s Got to Learn Sometimes, dans une version downtempo que n’auraient pas renié les anglais d’Archive par exemple. Le très long Leave It (plus de 11 minutes) s’avère lui décevant malgré une formule pourtant classique chez The Field. On touche là les limites de ces boucles déroulées à l’infini qui finissent par user sur la durée (au delà de 7-8 minutes). Dans la même veine, The More That I Do tire son épingle du jeu grâce aux samples de Lorelei, un morceau des Cocteau Twins, et notamment de la voix de Liz Fraser. Yesterday and Today, le titre qui a donné son nom à l’album, rompt un peu ce schéma monotone en insufflant des changements de rythmes à sa mélodie, bien aidé en cela par la présence de John Stanier, le batteur de Battles, et le bassiste Dan Enquist. L’ambiant laisse donc ici la place à un mélange de transe, sur le début du morceau, et de krautrock sur la fin, une direction surprenante mais ô combien efficace. On n’en dira pas autant de Sequenced, long tunnel expérimental de plus de 15 minutes qui conclut l’album.

On s’en doutait un peu, Axel Wilner n’a pas réitéré l’exploit de pondre un deuxième album du niveau de « From Here We Go To Sublime ». Il a ouvert de nouveaux horizons à sa musique tout en conservant les boucles hypnotiques qui ont fait son succès. L’apport d’instruments organiques sur Yesterday and Today pourrait bien être la voie à suivre pour le suédois dans l’avenir s’il ne veut pas lasser trop vite son auditoire.

Chroniqueur
  • Publication 362 vues21 octobre 2009
  • Tags The FieldKompakt
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Tracklist

  1. I Have The Moon, You Have The Internet
  2. Everybody's Got To Learn Sometime
  3. Leave It
  4. Yesterday And Today
  5. The More That I Do
  6. Sequenced

La disco de The Field