Parmi la cohorte de groupes mythiques reformés ces dernières années, certains comme les Pixies ou New York Dolls en sont restés à des concerts commémoratifs un brin plan-plan. Pour d’autres, les retrouvailles se concrétisent par un album. Voici donc le quatrième disque des Stooges, presque aux complets avec Iggy Pop, les frères Asheton, et Mike Watt (Minutemen et fIREHOSE) qui […]

Parmi la cohorte de groupes mythiques reformés ces dernières années, certains comme les Pixies ou New York Dolls en sont restés à des concerts commémoratifs un brin plan-plan. Pour d’autres, les retrouvailles se concrétisent par un album. Voici donc le quatrième disque des Stooges, presque aux complets avec Iggy Pop, les frères Asheton, et Mike Watt (Minutemen et fIREHOSE) qui assure le remplacement de Dave Alexander, décédé en 1975. Pour compléter ce tableau quasi-idyllique, "The Weirdness" a été produit par le stakhanoviste Steve Albini.
 
Ce disque se résume en une formule assez binaire : Scott Asheton frappe fort sur ses fûts, tandis que Ron Asheton enchaîne les riffs puissants, entre proto-punk et blues poisseux. A partir de cette recette simple et efficace, l’Iguane sert une prestation assez proche de ses derniers albums solo. Certes, il a beau déclamer avec énergie que "My Idea Of Fun / is Killing Everyone" ou encore "My dick is turning into a tree", le côté définitif des premiers disques des Stooges reste cruellement absent. On a l’impression que le reste des Stooges n’est qu’un backing-band servant Iggy Pop. Le style est efficace, mais on reste loin de la sauvagerie d’antan.
 
Si l’impression de regret transparaît, on finit quand même, après plusieurs écoutes, par voir l’intérêt remonter, grâce à quelques bombes efficaces généreusement placées en ouverture. Trollin’, You Can’t Have Friends, ATM, My Idea Of Fun s’enchaînent énergiquement et prennent littéralement l’auditeur à la gorge. Quelques morceaux plus calmes viennent aussi détendre l’atmosphère, comme The Weirdness ou encore Passing Cloud. On y retrouve le saxophone de Steve McKay, moins free-jazz que sur "Fun House" mais donnant un peu de respiration à un album particulièrement tendu.
 
Au final "The Weirdness" est efficace, frappe fort, et nous prouve qu’Iggy Pop et son gang sont encore assez verts pour balancer quelques titres puissants. Pourtant un sentiment de déception s’installe, on attendait peut être trop d’un groupe aussi séminal. On se rattrapera plutôt par des concerts où, on en est sûr, les Stooges déploieront leur pleine puissance.

• Publication 323 vues25 mars 2007
• Tags The StoogesVirgin
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