"> Autoprod : la sélection de décembre - Indiepoprock

Autoprod : la sélection de décembre

Alone with everybody est le projet solo du toulousain Camille Bénâtre. Son premier EP est unconcentré de pop délicate et lo-fi, rythmée par une voix étonnamment sereine, quelques accords de guitare et un tambourin. Composés après une tournée aux Etats-Unis en 2010, ces cinq morceaux sonnent paradoxalement typiquement anglais (pour rappel, « Alone with everybody »  est aussi le nom du premier album solo de Richard Ashcroft… coïncidence ?). On pense bien sûr aux Beatles (Sweet sadness), mais aussi aux compositions les plus épurées dePink Floyd (It’s like anything else). L’EP est disponible en téléchargement gratuit sur Reverb Nation.

Zomar, c’est un quintet parisien de pop rock raffinée, dans la plus pure tradition nineties. Avec leur premier album de douze morceaux, ils se révèlent assez classiques dans la forme (trois guitares, basse, batterie et chant), mais ô combien talentueux dans la composition. Entrehymnes grunges (Class war, In the clouds of whipped cream), pop (The poor lonesome teenage lovesong, Mélopée) et titres plus slows portés par une voix plaintive à la Thom Yorke (Emily, The ape jaws), Zomar fait mouche à tous les coups et devrait ravir les nostalgiques de Radiohead etNirvana. A retrouver pour les parisiens le 2 janvier à l’OPA et le 10 janvier aux Disquaires.

Dans la catégorie « ovni du mois », on a choisi le trio francilien Clay, groupe a priori incompréhensible, mais au talent incontestable. Incompréhensible parce qu’entre le sublimeBreathe and say, bluffant de sensibilité, et le trip mystico-dark de mauvais goût La source, on hésite entre fascination et répulsion. Audacieux mais incohérent, leur maxi de sept titres « Argiles » est une véritable surprise, hésitant entre l’instrumentation bruitiste de Health Glory, lesabysses de noirceur magnifiques de Love, et la variète electro-glam de Revelacion. Ce maxi malheureusement irrégulier est à l’évidence marqué d’une forte personnalité. Un  groupe à suivre, de près ou de loin, qui propose – et c’est rare – un langage résolument original. « Argiles » est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement.

Pour clore cette sélection de Noël, nous avons réservé la place de choix au parisien Ben’s Symphonic Orchestra, le one-man-band de Benoit Rault (auteur, compositeur, interprète, producteur, multi-instrumentiste ! ). Il n’en est pas à son premier coup d’essai (premières parties pour Sparklehorse ou Supergrass, collaboration avec Rubin Steiner), puisque son troisième album, « Island on a roof », sorti le 25 octobre dernier, succède à deux opus parus en 2000 et 2003. Dans ce condensé de finesse et de bonne humeur, où la légèreté des morceaux n’a d’égale que leur profondeur, on trouve dix titres qui lorgnent vers la pop et le folk, et qui pourraient définitivement faire passer Ben’s Symphonic Orchestra pour un anglo-saxon. On conseillera notamment l’intro Crashed on a beach et son ambiance fanfaronne, le minimalisteIsland porté par sa voix de crooner, le magique We feel love , le rock Brother, et le funky glamYou’re making some good to me. Quand on écoute tout ça, on se demande parfois ce que font les labels. Un conseil : signez-le !

Chroniqueur