Alt-J

Alt-J a une certaine notoriété sans être la tête de file de quoi que ce soit. Un nouvel album, c'est l'occasion de faire le point sur le groupe.

Comment décrire la musique de ce cinquième album d’Alt-J ? Point de guitares rageuses ni de batterie martiale même si les drums ont un son puissant, contrairement à leurs albums précédents. On ne trouve pas non plus les sons décalés de « Relaxer » . C’est très soft comme toujours avec Alt-J et leur principal argument, ce sont les vocaux d’une grande beauté, marque de fabrique, sans le côté un peu foutraque des albums précédents qui a disparu au profit d’une plus grande maîtrise.

Ces vocaux s’apparentent presque à du folk, à ceci près qu’ils sont accompagnés de claviers doux et autres sons électroniques. On ira qu’on tombe dans le domaine de la pop recherchée. Ces vocaux sont aussi portés vers l’émotion. A certains moments, et c’est nouveau, c’est au blues que l’on pense, mais de manière discrète et fugitive.

Dès le deuxième morceau, U&Me, Alt-J se montre aussi efficace, tout comme Hard Drive Gold. La suite est moins facile, mais le groupe poursuit dans la beauté. Puis rupture d’atmosphère en milieu d’album, on est au coin du feu, avec une simple guitare acoustique et du piano à la fin. Il nous amène habilement au morceau suivant, qui relève carrément de la techno tant par ses sonorités électroniques que par sa construction.

Sur Philadelphia, les arrangements de cordes font leur apparition. C’est l’un des grands moments du disque. Walk A Mile renoue avec les ambiances du début, puis Losing My Mind brouille les pistes avec des effets triturés sur la voix, avant que la pureté soit de nouveau de mise sur la toute fin d’album. Alt-J ne change rien à son ADN, continue d’expérimenter, mais sembla avoir gagné en sérénité. C’est le principal enseignement de cet album, que les amateurs apprécieront comme il se doit.