Le groupe, originaire du Michigan, tire son nom du terme grec anathallo, lequel signifierait une certaine forme de renaissance. Après avoir sorti, en 2006, un premier album, « Floating World », passé inaperçu en Europe, ils se sont enfermés dans une église désaffectée à Chicago pour accoucher plus tard du remarquable « Canopy Glow ». Bien qu’ayant développé […]
Le groupe, originaire du Michigan, tire son nom du terme grec anathallo, lequel signifierait une certaine forme de renaissance. Après avoir sorti, en 2006, un premier album, « Floating World », passé inaperçu en Europe, ils se sont enfermés dans une église désaffectée à Chicago pour accoucher plus tard du remarquable « Canopy Glow ».
Bien qu’ayant développé un style personnel, les musiciens d’Anathallo ne cachent pas leur amour pour les mélodies célestes du génie Sufjan Stevens. Ainsi, il n’est pas étonnant de déceler des similitudes surtout dans les vocalises, lesquelles ont rarement été si bien mises en avant. Les deux voix, masculine et féminine, interagissent avec les musiciens, comme un énième instrument. Les morceaux sont tantôt grandioses, tels que l’ouverture, Noni’s Field, tantôt ils favorisent le repli sur soi, et la confidence, comme sur Northern Lights, Sleeping Torpor et Tower Of Babel. La musique d’Anathallo rappelle aussi celle d’autres Américains injustement méconnus, à savoir le groupe Winterpills. Leur album, « The Light Divides », sorti en 2007, recelait aussi de pépites hivernales, qui s’écoutaient engoncé dans un chaud manteau d’hiver, sur un champ enneigé battu par les vents. The River est de cet acabit, et un piano mutin vient tenir compagnie à un ensemble de cordes en ébullition. Cafetorium poursuit sur cette lancée, mais invite des cuivres à la danse. Si All The First Pages est le morceau le moins convaincant de l’album, à prime abord, c’est encore et toujours ce dialogue à deux voix qui séduit. On croit entendre un vibraphone au début de Bells, et l’apparence légère des sons de l’instrument est contrebalancée par l’intensité des cordes.
Cette vulnérabilité à fleur de peau qui s’échappe de ces ballades belles à pleurer, est telle que l’on ne doute pas une seconde qu’elle émane de personnes à la sensibilité exacerbée. « Canopy Glow » n’emprunte pas quatre chemins pour nous aller droit au cœur. Un très bel album, assurément.
Tracklist
- Noni’s Field
- Italo
- Northern Lights
- The River
- Cafetorium
- Sleeping Torpor
- All the First Pages
- John J. Audubon
- Bells
- Tower of Babel