Arid

Lorsque Jeff Buckley est mort dans un accident aussi tragique que stupide, le rock a perdu une de ses plus belles voix et ouvert la brèche à toutes une tripotée de chanteurs s’essayant avec plus ou moins de succès à tutoyer les anges en montant dans les aigus. Jasper Steverlink, leader et surtout voix d’Arid aurait pu se positionner dans cette liste de "sous clone vocal de Jeff Buckley" et pourtant, 10 ans après la sortie de leur premier album sobrement intitulé "Little Things Of Venom" – comme une de leurs chansons – Arid tient la route et continue à faire parler de lui comme d’un groupe tout à fait respectable.

Le morceau d’ouverture, qui a donné son titre à la version américaine de l’album, At the close of everyday, comporte assez de mystère pour intriguer l’auditeur et l’amener à vouloir découvrir davantage l’univers pourtant assez prévisible d’Arid. Les chansons ont pour beaucoup une structure similaire: début calme (avant la tempête) puis montée en intensité musicale et vocale, le tout soutenu par des arrangements de cordes avant de redescendre brusquement. All will wait, Me and my melody représentent le parfait exemple de ce type de constructions.

Comment expliquer alors qu’on ait envie d’écouter cet album et qu’il sorte du lot ? Peut-être est-ce le toupet, la démesure et le manque de complexe par rapport à ce projet tout à fait indéfendable et tellement prétentieux. Arid ne s’en cache pas et comme pour revendiquer encore plus ses influences nous sert Life rien d’autre qu’une resucée de Eternal Life du grand Jeff.