"> Baden Baden - Mille Eclairs - Indiepoprock
Cover Mille Eclairs

Mille Eclairs


Un album de sorti en chez .

9

La musique de Baden Baden s'est parée des plus beaux atours : la langue française et des arrangements subtils.

« Coline », premier album du groupe parisien, était une petite merveille pop mielleuse, mais pas trop dont on s’était délecté. Elle offrait un savant mélange de paroles en anglais et en français habillé par des mélodies simples, un disque attachant dès la première écoute et on trouvait rapidement en Eric, Julien et Gabriel, 3 potes, 3 compagnons de route capables de sonoriser idéalement nos journées.

Pour ce deuxième album, le trio a souhaité reprendre une certaine liberté, s’échapper du carcan d’une langue anglaise non maternelle et donner plus de finesse à son propos ; écrire uniquement en français pour tordre les mots, s’en approprier le sens, leur donner une dimension pop poétique et c’est une belle réussite.

Car c’est bien de poésie contemporaine dont il est question dans « Mille Eclairs », on plonge dans le bruit, on donne tout parce qu’on perd, les yeux sont abîmés, nos envies nous devancent…Nous voilà rapidement happés par les mots et la musique de ce groupe qui prennent leur source dans des thématiques simplement humaines. Disons que, sans les opposer, mais plutôt pour planter le décor, Baden Baden apparaît comme une sorte d’alternative à la vision désenchantée du Monde que clame un collectif comme Fauve, il y a dans leurs paroles un spleen, pas une noirceur, une belle élégance, pas de véhémence et c’est ce qui d’emblée séduit.

« Mille Eclairs » résonne aussi en nous parce qu’il déroule en 11 titres le parcours initiatique de jeunes trentenaires et cette pérégrination c’était ou ce sera la nôtre. On y trouve pêle-mêle la déception amoureuse (J’ai plongé dans le bruit, Ici), la fulgurance d’une rencontre qui provoque un dérèglement de tous les sens (L’Echappée, A tes côtés) et quelque chose comme l’évocation des méandres des relations amoureuses (L’élégance avec).

À ce travail sur les mots  s’ajoute l’apport du mixage effectué par Barny Barnicott (Arctic Monkeys, Cloud Control…). Un travail de production trop poussé eut pris le risque de noyer le propos et de perturber l’écoute de cet album comme ces mauvais films où les acteurs surjouent. Il n’en est rien, les sons de Banicott viennent ici sublimer les mots, donner un souffle supplémentaire aux histoires qui nous sont contées. Réverbérations, chœurs et toujours ces envolées de trompette présentes depuis « Coline », agissent comme des exhausteurs. Ces arrangements sont une sorte de costume sur mesure qui épouse idéalement les paroles de « Mille Eclairs », ils ne donnent ni dans le trop peu, ni dans le pas assez, ils servent les auteurs et c’est tout à fait remarquable.

Nous voilà donc rassurés, en matière de pop française de qualité, le renouvellement des générations est assuré de la plus belle des manières. Comme à des amis sur lesquels on porte un regard bienveillant, on souhaite à Eric, Julien et Gabriel le meilleur et de nous étonner encore. De notre fenêtre, ce « Mille Eclairs » est d’ores et déjà la révélation pop française de cette année qui ne fait que débuter.

Un petit mot sur l’artwork ?
Carl Von Arbin signe la belle photo en noir et blanc, on y voit le trio parisien qui rame vers les sommets avec Barny qui donne la cadence et l’aviron file bon train…

Chroniqueur

Tracklist

  1. J'ai plongé dans le bruit
  2. L'échappée
  3. Ici
  4. Finalmente
  5. À tes côtés
  6. Depuis toi
  7. M.A.C
  8. Dis leur
  9. Hivers
  10. L'élégance avec
  11. Criminel

La disco de Baden Baden

Mille Eclairs9
90%

Mille Eclairs

Coline7
70%

Coline

78
0%

78